1 avril 2016

Seul sur Mars (2015) de Ridley Scott

Titre original : « The Martian »

Seul sur MarsLa mission Arès 3 sur Mars doit être arrêtée prématurément à cause d’une violente tempête. Lors de l’évacuation précipitée, l’astronaute Mark Watney est frappé par une antenne et emporté hors de vue, par le vent. La biométrie de son scaphandre indique au commandant qu’il est mort. Le lendemain, Mark, qui n’est que blessé, se réveille et découvre qu’il est seul… Seul sur Mars est adapté du roman homonyme d’Andy Weir dont il suit la trame assez fidèlement si ce n’est que toutes les explications techniques ont sauté et que la fin est plus acrobatique. Certes, la technique aurait certainement rebuté un public large mais l’intérêt du roman, ce qui fait son originalité, est justement de nous faire entrer dans la tête de ce martien forcé et de suivre ses raisonnements, ses déductions et sa façon méthodique de résoudre les problèmes. Sans cet aspect, le film devient bien plus classique, avec une tension moindre car tout paraît assez facile, voire évident. Pire encore, et c’est paradoxal pour une adaptation d’un livre de hard SF (1), l’histoire peut paraître scientifiquement incohérente aux yeux d’une personne qui n’a pas lu le livre. Ridley Scott aurait pu compenser la suppression du côté technique par l’ajout d’un surcroît d’âme, apporter une dimension plus philosophique par exemple, mais il ne l’a pas fait. Le film reste toutefois un spectacle plaisant, bien ficelé avec de beaux plans assez crédibles de la planète rouge. Et Matt Damon a une indéniable présence.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Matt Damon, Jessica Chastain, Kristen Wiig, Jeff Daniels
Voir la fiche du film et la filmographie de Ridley Scott sur le site IMDB.

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(1) La hard science-fiction est un genre de science-fiction où tout ce qui est décrit ou mis en oeuvre est cohérent scientifiquement (du moins à l’époque où le livre est écrit).

Seul sur Mars
Seul sur Mars de Ridley Scott.

Seul sur Mars

Seul sur Mars
Matt Damon dans Seul sur Mars de Ridley Scott.

2 réflexions sur « Seul sur Mars (2015) de Ridley Scott »

  1. N’ayant pas lu le livre, j’ai vu le film sans connaître ses « manques d’explication », et l’ai trouvé assez convaincant sur le plan scientifique.

    C’est l’opposé d’Interstellar. Interstellar a été « vendu » comme étant très précis sur le plan scientifique, alors que c’est totalement faux (il est bourré de délires incohérents, de résolutions quasi-mystiques, d’hypothèses fumeuses et de simplismes pas sérieux). À l’inverse, dans Seul sur Mars, tout est crédible, cohérent, vraisemblable et scientifiquement étayé. Ne serait-ce que pour cela, le film m’a paru intéressant et original — même si je veux bien croire qu’il l’aurait été encore plus s’il avait suivi les détails du livre, que j’ignore.

    Ce n’est sans doute pas un film qui marquera l’histoire du cinéma, mais c’est un film sérieux (dans sa mise en scène, car il est parsemé également que quelques moments drôles ou pouvant faire sourire), bien monté, bien joué, très correct, quoi. On passe un bon moment.

    ————–

    Je n’ai pas vu beaucoup de films en 3D et ce que je vais évoquer maintenant est peut-être bien connu des habitués de cette technique — mais c’est peut-être, au contraire, une petite maladresse ou plutôt un défaut difficile à corriger.

    J’ai aimé la qualité des images 3D (qui donne bien sûr une violence et une puissance exceptionnelle à la tempête initiale, et qui offre des paysages à couper le souffle), mais j’ai été gêné deux ou trois fois par des plans large sur l’engin de surface cheminant dans les beaux paysages. En effet, à deux ou trois reprises, des plans larges du rover piloté par Matt Damon font sauter aux yeux qu’il s’agit alors d’une maquette miniature.

    L’utilisation de maquettes est ultra-fréquente au cinéma. En 2D, ça ne se voit pas et c’est donc une technique parfaite : du moment que l’échelle de chaque objet est respectée, il n’y a aucune discontinuité avec les scènes tournées à taille réelle.

    Mais là, sans doute à cause de la 3D, les quelques scènes avec maquettes sont en rupture avec les scènes en taille réelle. C’est sans doute dû au « grain » de l’image, à savoir au « grain » des rochers et du sable (et quand je parle de « grain » du sable, je ne parle pas des grains de sable !, mais bien de la résolution des objets, de la pixellisation dirait-on pour une image numérique). C’est dommage, car lors de ces 2 ou 3 scènes larges du rover cheminant dans le désert martien, j’ai pris subitement conscience du trucage, j’ai repris conscience d’être au cinéma et je suis sorti un instant de la continuité du récit. Ce fut fugace, mais regrettable. Je suppose que cela ne se produit pas avec la version 2D, où ce genre de scène reste fluide. Comme quoi, même une technique avancée et séduisante peut avoir quelques petits défauts.

  2. Ce que vous dites sur la 3D est intéressant et, en y réfléchissant, cela paraît effectivement plus que plausible que les maquettes posent problème.
    En 2D, hormis le réalisme, le principal problème de l’intégration des maquettes est celui de la profondeur de champ, un problème facile à résoudre.
    Mais en 3D, il doit y avoir effectivement un problème de texture des objets et de l’environnement.

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