18 mars 2014

Géant (1956) de George Stevens

Titre original : « Giant »

GéantBick Benedict (Rock Hudson), propriétaire d’un immense ranch texan, se rend au Maryland pour y acheter un cheval. Il revient avec un cheval… et une femme, Leslie, la fille de l’éleveur (Elizabeth Taylor). Arrivée sur place, elle fait la connaissance de la soeur de Bick et de Jett Rink, (James Dean) un jeune employé très réservé… Adapté d’un roman-fleuve d’Edna Ferber, Géant est entré dans l’histoire du cinéma comme étant l’ultime film tourné par James Dean (1). On peut supposer que, sans cela, il serait rapidement tombé dans l’oubli tant cette grande fresque qui veut marcher dans les traces d’Autant en emporte le vent est lourde et sans attrait. GéantL’histoire est statique et linéaire, sans profondeur, un méli-mélo de conservatisme et de bons sentiments ; la réalisation de George Stevens est plate, la musique épouvantable. Rock Hudson est, comme toujours, un monolithe… tout en contraste avec un James Dean au jeu incontrôlable et incontrôlé, qui marmonne ses textes et surjoue son personnage le plus souvent. C’est Elizabeth Taylor, avec son jeu lisse, qui est finalement la plus convaincante. Les 3h20 du film paraissent bien longues… Le film connut un très grand succès, surtout aux Etats-Unis, et le film a gardé une partie de son immense aura jusqu’à aujourd’hui.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Elizabeth Taylor, Rock Hudson, James Dean, Carroll Baker, Dennis Hopper
Voir la fiche du film et la filmographie de George Stevens sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Stevens chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur James Dean

Remarques :
Edward Hopper - House by the railroad, 1925* La grande demeure des Benedict est directement inspirée de la toile d’Edward Hopper La Maison près de la voie ferrée (House by the railroad, 1925). Cette toile inspirera également Hitchcock pour la maison de Psychose (Psycho) et Terrence Malick pour Les Moissons du ciel.
* On peut rapprocher Géant de Ecrit sur du vent de Douglas Sirk (1956) dont l’histoire se déroule dans le même monde (et où l’on trouve… Rock Hudson).
* Détail amusant : Carroll Baker, qui joue la fille d’Elizabeth Taylor, est dans la vraie vie plus âgée qu’elle. A noter que Carroll Baker est, comme James Dean, issue de l’Actors Studio.

(1) James Dean s’est tué (accident automobile) quelques jours seulement après la fin du tournage (septembre 1955). Le film est sorti un an après sa mort, en octobre 1956.

4 réflexions sur « Géant (1956) de George Stevens »

  1. Bizarre, la chronique.
    Je trouve ce genre de saga absolument génial.
    C’est pour moi la meilleur époque du cinéma et l’on ne retrouve rien de comparable dans les pauvres films qui nous sont proposés aujourd’hui. Cinéma français… oublions. Cinéma américain : machins informes bourrés de trucages imbuvables, le plus souvent totalement dépassés 5 ans plus tard.
    Alors que ce genre de film… C’est du rêve sur pellicule.

  2. D’accord avec jean, et j’en profite pour remettre mon commentaire à propos de ce film, que j’avais déposé sur la fiche de « Shane » (« géant » n’atait alors pas chroniqué) :
    « je m’appuie sur votre critique de SHANE, pour vous signaler 2 autres films de G.Stevens à découvrir ou redécouvrir absolument, ce que je viens de faire.
    D’abord, « a place in the sun », total chef d’oeuvre, et, ce qui sera certainement plus discuté, « Géant ». Ce dernier film a la réputation d’être « boursouflé », « trop américain », etc etc… Lorsque qu’on le revoit avec nos yeux modernes, on y voit surtout, à travers cette épopée texane, un commentaire sans concession sur l’Amérique ségréguée d’alors..A revoir absolument, laissez-vous emporter! »

  3. Comment on peut critiquer un tel film en se contredisant à ce point? D’une part l’auteure de la critique dit que c’est un film epouvantable et de l’autre elle dit que cela a eu du succès à sa sortie. Donc le film n’est pas epouvantable sinon la chronique de l’auteure semble avoir été ecrite délibérement dans le sens négatif pour pousser les excellents cinephiles que nous sommes à reagir. Geant est un film extraordinaire, dans le sillage de Autant en emporte le vent et c’est temps mieux. Rock Hudson est parfait, Liz Taylor aussi, James Dean je n’en parle pas. Dimitri Tiomkin a composé une partition musicale impeccable. Il faudrait être un refractaire de la musique pour ne pas apprecier le theme musical. Il y a tant de choses à dire de bien du film qu’il me faudrait des heures pour le faire. Geant est un « bigger movie »

  4. @ Sidibé :

    Vous ne comprenez pas qu’un film puisse avoir du succès tout en étant un navet ? Alors je dois vous l’apprendre : le succès public d’un film n’est absolument pas un indicateur de sa qualité. De grosses daubes ont été des triomphes, et des chefs-d’œuvre ont été des flops commerciaux. Chacun a le droit de se faire son propre avis, sans pour cela devoir se conformer au nombre d’entrées.

    Il n’y a donc aucune contradiction dans la critique de « Lui » (qui est un homme), mais juste d’une part son avis (parfaitement respectable et argumenté : il trouve ce film nul, et il a des raisons pour cela) et d’autre part un constat factuel (ce film a été un succès public, bon, ce n’est rien d’autre qu’un constat honnête). Puisque vous commentez plusieurs billets, vous devez quand même avoir remarqué que « Lui » donne toujours des informations factuelles (et parfois des anecdotes de tournage) en complément de son avis personnel – ce qui est d’ailleurs très bien et très intéressant. C’est ce qu’il a fait ici, de façon tout-à-fait normale.

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