10 octobre 2013

Quatorze Juillet (1933) de René Clair

Quatorze JuilletA Paris, Jean, jeune chauffeur de taxi, et la vendeuse de fleurs Anna sont voisins. Ils sont attirés l’un vers l’autre. La veille du 14 juillet, ils se font des promesses. Mais c’est alors que l’ancien amour de Jean réapparaît… Ecrit et réalisé par René Clair, Quatorze Juillet ne manque pas d’attraits. Le réalisme poétique qui marque cette période du cinéma français se manifeste ici grâce à la belle présence d’Annabella qui apporte beaucoup de fraîcheur, de douceur et de poésie au film, et grâce aussi aux décors, simples mais évocateurs. René Clair y ajoute une forte dose d’humour par les personnages secondaires (le mondain ivre, vraiment hilarant, l’autre chauffeur, la concierge, etc.) et par les disputes sans méchanceté. Cet humour préfigure ce que fera Jacques Tati plus tard. Du côté des maladresses, on peut citer l’insertion d’une histoire de petits malfrats, aussi improbable qu’inutile. D’autre part, Georges Rigaud a un beau physique de jeune premier mais son jeu reste un peu fade face à une Annabella plus rayonnante. Mais cela n’empêche pas à ce Quatorze Juillet de garder un certain charme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, George Rigaud, Raymond Cordy, Paul Ollivier, Pola Illéry
Voir la fiche du film et la filmographie de René Clair sur le site IMDB.

Voir les autres films de René Clair chroniqués sur ce blog…

Remarque :
La musique est signée Maurice Jaubert et le chef opérateur est Louis Page. Tous deux travailleront ensuite avec Marcel Carné, notamment sur Quai des Brumes.

2 réflexions sur « Quatorze Juillet (1933) de René Clair »

  1. LE 14 JUILLET DE 1933 SOUS LES TOITS DE PARIS
    Me voilà retombé sur la cour, l’immeuble, les escaliers de la rue, les mêmes gens, les studios d’ Epinay et les constructions de Lazare Meerson, on dirait le début de Sous les toits de Paris, sauf qu’on accroche en plus un peu partout drapeaux et lampions tricolores pour la fête, la caméra s’invite chez les gens. 14 JUILLET commence aussi par une chanson complainte rengaine (Maurice Jaubert) qui fera elle aussi le tour du monde et qui démarre dans le noir avant l’apparition des images
    « Ils habitaient le même faubourg
    la même rue et la même cour
    il lui lançait des sourires
    elle l’aimait sans rien lui dire
    mais un jour qu’un baiser les unit
    dans le ciel elle cru lire
    comme un espoir infini
    Trois / Quatre, avec les choeurs:
    A Paris dans chaque faubourg
    Le soleil de chaque journée
    Fait en quelques destinées
    Eclore un rêve d’amour…. »
    Tout le film est le prolongement de la chanson. Lorsqu’il a pris le pseudonyme de Clair, l’auteur cinéaste annonçait sa ligne : claire. C’est grâce à la musique qu’il prolonge le cinéma muet refusant le dialogue dont il use avec parcimonie. il y a du Chaplin, c’est Clair. Le petit monde des ouvriers, chauffeurs de taxis et fleuristes dans ces lumières de fête de la ville, ces bals populaires est évoqué de façon alerte et pétillante, naîve et sentimentale par ce jeune cinéaste de 35 ans connu du monde entier
    Honoré et réédité à l’étranger depuis longtemps René Clair est au purgatoire en France, mais patience…

  2. SOUS LES LAMPIONS
    Patience! écrivais-je dans ce commentaire de 2015 à 14h49..Et bien la voici récompensée. Clair fait l’objet actuellement d’une rétro intégrale à la cinémathèque, d’une ressortie en salles de quelques films, et de restaurations diverses dont certaines éditées en dvd
    Et voilà le 14 juillet de 1933 restauré 4K 2019, brillant comme un sou neuf de ses images et de ses sons. Tout le petit monde prolétaire des quartiers de Paris est bien là, sur les images de Périnal et Page, sur la musique de Jaubert, et dans les décors de Merson et Trauner
    La belle Annabella (de son vrai nom Suzanne Charpentier, née un 14 juillet!) conduit le bal des amourettes de sa grâce joyeuse et gouailleuse
    On peut à nouveau se rendre compte de l’importance musicale accordée par Clair en guise de dialogue dans le déroulement de ses films emplis de trouvailles visuelles et mouvements de caméra, qui en fait rétrospectivement le grand oncle expérimentateur de Jacques Demy
    On voit aussi l’importance de cet auteur dans ce cinéma français des débuts du sonore, importance décelée bien avant dans le muet et qui perdurera dans l’après guerre
    Le cinéaste un rien oublié et parfaitement inconnu des nouvelles générations reste le chantre d’un paradis cinématographique perdu à redécouvrir, c’est clair

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