7 août 2012

Le miroir (1975) de Andreï Tarkovski

Titre original : « Zerkalo »

Le miroirFrappé par la maladie, un homme de quarante ans se penche sur son passé et sur son pays, L’U.R.S.S. Il revoit sa mère dans sa maison natale, puis la femme dont il est séparé (jouée par la même actrice) et enfin son fils dont il sent que l’éducation qu’il lui donnée est un échec… Le miroir est un film autobiographique, ou plutôt introspectif, d’Andreï Tarkovski. C’est un film qui ne se livre pas facilement, surtout à nos yeux d’occidentaux qui ne peuvent qu’imparfaitement intégrer « l’esprit russe ». Car la mémoire du cinéaste se mêle à la mémoire collective et, au-delà de sa propre histoire, Le miroir est pour lui une recherche de l’identité russe, celle de la Russie éternelle. Il est d’autant plus important d’en avoir les clés que le film n’a pas une structure linéaire évidente. Il est joliment ponctué par la poésie d’Arseni Tarkovski, père du cinéaste, récitée par le poète lui-même (1). Longtemps bloqué par les autorités, le film n’est sorti en France qu’en 1978.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Margarita Terekhova
Voir la fiche du film et la filmographie de Andreï Tarkovski sur le site IMDB.
Voir les autres films de Andreï Tarkovski chroniqués sur ce blog…

(1) Dans la version originale sous-titrée, il semblerait que les poèmes ne soient pas intégralement traduits alors qu’ils le sont dans la version française. Ceci dit, la V.O. nous fait profiter de la voix d’Arseni Tarkovski ; à l’écoute de cette merveilleuse et envoutante musique des mots en russe, on comprend d’ailleurs mieux l’importance de la poésie de la Russie.

> Lire une belle analyse du film de Jean Gavril Sluka sur le site DVD Classik …

Une réflexion sur « Le miroir (1975) de Andreï Tarkovski »

  1. « Miroir mon beau miroir, reflet du temps qui passe » et « la Mort au travail » selon les mots de Cocteau à propos des miroirs et du cinéma qui ne font qu’un

    « Le miroir » a démarré hier la programmation des 7 Tarkovsky à la cinémathèque. J’avais regardé dedans – c’est ainsi qu’on dit à propos des miroirs – à sa sortie en 78 à La pagode (en fait juste deux ans après sa sortie russe) et j’y avais surtout vu la beauté, retrouvée intacte hier soir dans des copies toutes restaurées.Comme au premier jour à ce qu’on dit, alors que quarante ans ont passé. Magie du cinéma-miroir. Beauté des images, cadrages, mouvements, teintes, picturalité des longs plans séquences, puis celle des respirations silencieuses, musicales, vocales tout à fait surprenantes. Le genre de démarche qui s’apparente à un cinéma de création qui va et vient dans le temps et l’espace sans se préoccuper de logique, en somme proustien. Donc on ne comprend pas tout, ce n’est pas grave, l’important n’étant pas de comprendre, mais de perdre connaissance comme disait Claudel. C’est dans cette voie que nous entraine Tarkovsky dans ce qui est probablement le plus autobiographique de ses films. Peut être tout cela est il vu à travers les yeux – ou pas – ou rêvé – ou pas – de l’enfant du film à différents âges, Alexei / Andrei qui est aussi la voix du narrateur adulte. La nature est omniprésente avec les quatre éléments et leurs dérivés entourant sans cesse les personnages eux mêmes à différents âges et joués par les mêmes acteurs. Un film à ressentir avant tout – difficile d’oublier certains passages – et qui imprime le désir de voir cette intégrale

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