7 avril 2012

Au coeur de la nuit (1945) de Basil Dearden, Alberto Cavalcanti, Charles Crichton et Robert Hamer

Titre original : « Dead of Night »

Au coeur de la nuitL’architecte Walter Craig arrive dans une maison à la campagne, appelé pour faire des modifications. A son arrivée, il dit reconnaitre les cinq personnes présentes car toutes faisaient partie d’un cauchemar fait récemment. Chacune de ces personnes fait alors le récit d’une histoire qui leur est arrivée où le surnaturel tenait également une grande place… Produit des studios anglais Ealing, Au coeur de la nuit est un film assez surprenant : c’est l’un des rares films fantastiques anglais de cette époque. Il fait intervenir une bonne dose de surnaturel avec un soupçon de psychologie, mais reste tout de même dans un cadre réaliste. La construction est habile puisque ce sont cinq histoires différentes qui sont enchâssées dans une sixième qui sert de narration principale. Ce n’est donc pas à proprement parler un film à sketches. La progression est bien dosée, les deux premières histoires, plus simples, nous mettant en appétit avant deux histoires très puissantes, le miroir hanté et le ventriloque avec pour intermède l’histoire des deux golfeurs qui vient relâcher la tension ; Au coeur de la nuit cette histoire est en effet nettement dans le registre de l’humour avec les acteurs Naunton Wayne et Basil Radford, duo inséparable depuis leurs prestations dans Une Femme disparaît d’Hitchcock. Le dernier récit, le ventriloque, est certainement le plus abouti, tant sur la forme, avec des cadrages assez travaillés, que sur le fond avec un contenu psychanalytique assez riche. Au coeur de la nuit est un film plein de charme, qui suggère plus qu’il ne montre, qui s’adresse à notre imagination.
C’est l’un des petits bijoux des Studios Ealing.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michael Redgrave, Mervyn Johns, Googie Withers, Basil Radford, Naunton Wayne, Roland Culver
Voir la fiche du film  sur le site IMDB.
Voir les autres films de Basil Dearden chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de Charles Crichton chroniqués sur ce blog…

Les 5 histoires :
Narration principale réalisée par Basil Dearden sur une histoire de E.F. Benson
1. Le conducteur du corbillard (Hearse Driver)
… réalisé par Basil Dearden sur une histoire de E.F. Benson
2. La fête de Noël (Christmas Party)
… réalisé par Alberto Cavalcanti sur une histoire d’Angus MacPhail
3. Le miroir hanté (The Haunted Mirror)
… réalisé par Robert Hamer sur une histoire de John Baines
4. Une histoire de golf (Golfing Story)
… réalisé par Robert Hamer sur une histoire d’H.G.Wells
5. La poupée du ventriloque (The Ventriloquist’s Dummy)
… réalisé par Alberto Cavalcanti sur une histoire de John Baines

7 réflexions sur « Au coeur de la nuit (1945) de Basil Dearden, Alberto Cavalcanti, Charles Crichton et Robert Hamer »

  1. Un petit bijou comme vous dites et tellement british. Le dvd existe depuis très longtemps, avez-vous une nouvelle version?
    Il me semble que le sketch avec Michael Redgrave a fait l’objet d’un long métrage de Richard Attenborough appelé Magic avec Anthony Hopkins dans le le rôle principal.
    Je m’en rappelle parce qu’il a été diffusé un jour où la télévision belge était en grève. J’ai trouvé le film excellent et regretté que la RTBF ne s’arrête pas plus souvent de travailler;-)

  2. Non, pas de nouvelle version, le DVD date du début des années 2000. J’avoue que je ne connaissais pas ce film, pour moi, Ealing, c’était surtout des comédies… Ce fut une surprise.

    Vous avez raison de le souligner : Richard Attenborough a effectivement réalisé Magic en 1978. Il est sans doute difficile de parler de remake mais le thème est proche. Il faut dire que le thème de la marionnette de ventriloque qui prend son indépendance a toujours été une base de scénario appréciée : le premier à le faire est (je crois) Tod Browning avec Unholy Three (1925), plus tard nous avons The Great Gabbo, au tout début du parlant en 1929 avec Von Stroheim.
    Le plus proche de l’histoire de John Baines est probablement le court métrage The Dummy (1962) de la série Twilight Zone de Rod Sterling.

  3. Tod Browning, le Magnifreaks (oups!) est décidément de tous les coups. Le connaissant assez mal, il faudrait creuser. N’a-t-il pas fait un Frankenstein dont les images semblaient plus qu’inspirées par Gustave Doré ?
    Par ailleurs, j’ai essayé de revoir Twilight Zone et été très déçu.
    Voir Agnes Moorehead angoissée devant une petite soucoupe ridicule m’ a suggéré que j’avais autre chose à faire…
    Trop pressé?

  4. Dans le Frankenstein en question il y a cette phrase au bas d’un escalier que tout intéressé par l’english ne peut oublier: » Please, forgive me Master »…
    Merci de me rappeler Tod Browning!

  5. Non, Tod Browning n’a pas à ma connaissance fait d’adaptation de Frankenstein, il a fait une adaptation de Dracula quelques mois avant le Frankenstein de Whale en 1931.

    Twilight Zone avait une capacité de créer une certaine fascination et d’envoûtement presque… Je me rappelle les avoir vus à la grande époque de Temps X (je ne pense pas que la série ait été distribuée en France auparavant, d’ailleurs).

  6. En bas de l’article, il est indiqué « voir les autres film de MICHAEL Crichton »
    Il s’agit bien sûr de CHARLES Crichton, co-réalisateur, et le renvoi est bon.
    Donc rien à voir avec le créateur de Jurassic Parc, Harcelement, Le mystère Andromède, Looker, le 13° Guerrier, etc. La plupart de ses romans on été adaptés.

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