27 mars 2012

Scaramouche (1952) de George Sidney

ScaramoucheEn France, à la veille de la Révolution Française, André-Louis Moreau, fils illégitime d’un noble, va chercher à venger son meilleur ami tué par la Marquis de Maynes pour un pamphlet révolutionnaire qu’il a écrit et diffusé… Parmi les films de cape et d’épée, Scaramouche est l’un des plus beaux fleurons du genre. Le roman de l’italien Rafael Sabatini avait déjà été adapté par Rex Ingram en 1923, mais cette version en Technicolor est plus flamboyante. George Sidney, qui avait réalisé auparavant plusieurs comédies musicales, donne beaucoup de rythme à l’ensemble et nous gratifie de la plus belle scène de duel du cinéma, très spectaculaire et gérée comme un ballet. Plein de charme, Stewart Granger est parfait dans ce rôle de grand séducteur et d’aventurier. De l’ensemble, se dégage une certaine élégance, cette élégance que l’on ne retrouve que parmi certains grands films hollywoodiens des années cinquante. Scaramouche est un superbe divertissement.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Stewart Granger, Eleanor Parker, Janet Leigh, Mel Ferrer, Henry Wilcoxon, John Dehner
Voir la fiche du film et la filmographie de George Sidney sur le site IMDB.

Voir les autres films de George Sidney chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Stewart Granger s’est longuement entraîné à l’escrime et a tenu à tourner lui-même les scènes de combat. Il s’est blessé lors du duel final et le tournage a du être interrompu plusieurs jours. Mel Ferrer, en revanche, a pour doublure Jean Heremans, champion d’escrime, qui fut d’ailleurs blessé par Stewart Granger. Il aurait toutefois participé au duel final.

Autres versions :
Scaramouche de Rex Ingram (1923) avec Ramon Navarro
Scaramouche de Antonio Isasi-Isasmendi (1963)

8 réflexions sur « Scaramouche (1952) de George Sidney »

  1. Selon mes sources, les deux acteurs suivirent des leçons d’escrime pendant plus de cinq semaines avec Jean Heremans, un maître d’armes belge, mais c’est bien Mel Ferrer qui ferraille avec Stewart Granger dans le duel final. Il était un ancien danseur de music-hall et était très bon escrimeur.
    Il y a dans le film une erreur que l’on n’a jamais signalée nulle part : quand Scaramouche, s’élance accroché à un cordon du rideau de scène et rejoint de Maynes et Aline de Gravillac qui viennent de quitter leur loge, il est masqué et porte un grand chapeau à plumes. Dans le plan suivant, il est filmé en plan américain et ôte son masque, mais le grand chapeau a disparu !…

  2. Votre information sur Mel Ferrer est intéressante et étonnante. Je m’étais basé sur les écrits de Jacques Lourcelles (je n’ai pas, hélas, l’autobiographie de Stewart Granger) mais les informations que vous me donnez sont généralement très fiables donc je modifie un peu mon texte…

  3. Mel Ferrer lui-même en parle dans un entretien qui figure sur le DVD du film. Il évoque notamment la manière dont il apprenait les mouvements des duels comme des chorégraphies (il était danseur de formation). Il raconte également comment il a manqué de blesser Stewart Granger lors d’un entraînement, car ce dernier, plus grand et plus massif que lui, avait fini par fatiguer après une pleine journée d’escrime a n’avait pas tout à fait esquivé un coup d’épée.
    Le documentaire confirme également ce que vous dites, à savoir que Granger avait en effet déjà pratiqué l’escrime, à la différence de Mel Ferrer. On peut ajouter que Ferrer participe également à un duel (face à Robert Taylor cette fois) dans Les chevaliers de la table ronde, de Richard Thorpe…
    Tout à fait d’accord avec la tonalité de votre article : Scaramouche est un film que je trouve absolument splendide à tous points de vue. Il s’en dégage en effet une forme d’élégance, et même de perfection, avec un équilibre entre l’humour, l’émotion et le drame. Granger joue très bien un personnage qui passe de l’insouciance à la gravité, parfois dans la même scène. Je me permets enfin de souligner le travail sur les couleurs et les décors : les scènes à cheval, par exemple, sont superbes, qu’il s’agisse de la chevauchée des hommes de Chabrillaine au début, très colorée, ou de celle de Janet Leigh en pleine brume.

  4. Voici encore quelques précisions sur ce film.
    Pour incarner Moreau/Scaramouche, la production avait initialement jeté son dévolu sur Robert Taylor, et pour le rôle du marquis de Maynes c’est Laurence Olivier qui avait été retenu. Ricardo Montalban et Fernando Lamas furent également pressentis pour incarner ces deux personnages et firent des essais qui s’avérèrent peu concluants. Finalement, la MGM fit appel à Stewart Granger pour qu’il incarne les deux rôles : le marquis et Scaramouche, mais on prit conscience que cela dévoilerait dès le début la filiation entre Moreau et de Maynes, et on confia le rôle du marquis à Mel Ferrer. Pour les rôles féminins on avait choisi Ava Gardner pour le rôle de Lenore et Elizabeth Taylor pour celui d’Aline de Gravillac.
    Enfin, l’un des acteurs, Lewis Stone, qui incarne le père de Philippe de Vilmorin, était le marquis de Maynes dans le film de Rex Ingram en 1923.
    Il faut aussi savoir que la fin où l’on voit Lenore en compagnie de Napoléon a été censurée en France jusqu’en 1970.

  5. Merci Marceau et Roegiest pour toutes ces précisions.

    Que le trait d’humour de la fin ait été censuré en France paraît assez incroyable car il paraît bien anodin, ce n’est pas franchement subversif… 🙂

  6. Une petite touche finale à mon intervention et qui concerne la taille des deux comédiens. Si Stewart Granger était plus massif que Mel Ferrer, comme le dit Marceau dans ses précisions, leur taille était cependant la même à 1 cm près : 1m91 pour Granger et 1m90 pour Ferrer…

  7. En hommage à la magnifique E. Parker qui vient de disparaître, je vais peut-être me décider à voir ce film qui prend la poussière sur l’étagère..

  8. J’ai revu il y a peu ce superbe film et je reviens sur mon intervention de… mars 2012. J’y soulignais la suppression en France de la scène finale où l’on montre Leonore (Lenore dans la version originale) en présence de Napoléon.
    A y réfléchir, la raison la plus plausible serait, selon moi, une entourloupette hollywoodienne à l’Histoire. En effet, le film se déroule à la fin du règne de Louis XVI et à cette époque pré-révolutionnaire, Bonaparte n’était encore que lieutenant en second au régiment d’artillerie de la Fère, en garnison à Valence.

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