14 avril 2011

Association criminelle (1955) de Joseph H. Lewis

Titre original : « The big combo »

The big comboLui :
Un policier obstiné enquête depuis de nombreux mois sur un homme à la tête d’une organisation criminelle. Alors qu’il est pressé par son supérieur de lâcher l’affaire, une nouvelle piste s’ouvre enfin à lui… Association criminelle est un film noir assez méconnu et pourtant il ne manque pas d’attraits. Tout d’abord par son ambiance très forte, donnée en grande partie par une superbe photographie noir et blanc signée John Alton : un jeu superbe sur les ombres et sur le champ de vision (1). Ensuite par les rapports entre ses personnages, ambigus, complexes avec toujours une forte notion de dépendance : rapport entre le policier et la maitresse du truand, entre le policier et une danseuse qu’il fréquente, entre le truand et son second, entre les deux tueurs (une homosexualité qui flirte avec les limites de la censure de l’époque). Joseph H. Lewis dépeint le monde du crime organisé, un monde inquiétant, malsain, violent. Association criminelle est un film noir de fort belle facture qui a heureusement pu être redécouvert, 50 ans après sa sortie, grâce à une sortie en DVD sous son titre original The Big Combo.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Cornel Wilde, Richard Conte, Brian Donlevy, Jean Wallace, Robert Middleton, Lee Van Cleef, Helen Walker
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph H. Lewis sur le site IMDB.

Remarques :
(1) John Alton est l’un des directeurs de la photographie les plus talentueux d’Hollywood. On lui doit cette phrase : « L’important n’est pas ce que vous éclairez mais plutôt ce que vous n’éclairez pas »

4 réflexions sur « Association criminelle (1955) de Joseph H. Lewis »

  1. « The Big Combo » est l’un des plus beaux films noirs jamais réalisés. On doit au metteur en scène, Joseph H. Lewis, une autre perle du genre intitulée « Gun Crazy » (« Le Démon des armes ») et aussi quelques westerns de facture moyenne avec Randolph Scott. Première originalité : la musique. Du jazz, avec des cuivres, des anches… Pas de cordes dans cette affaire. Le thème, joué au sax soprano sur des vues nocturnes de New York, donne le ton d’emblée de jeu. Brutal, violent, rapeux. Superbe prestation de Richard Conte en gangster mégalo flanqué de deux acolytes inséparables, joués par Lee Van Cleef (superbe) et Earl Holliman (qui doit être le « giton » du couple, même si l’on ne pouvait alors y faire qu’allusion, comme vous le relevez très justement, mais ici, comment ne le devinerait-on pas?). Il y a un érotisme latent, avec des scènes parfois osées pour l’époque (lorsque Conte disparaît derrière sa maîtresse filmée bouche ouverte en gros plan) et d’autres plus « soft », notamment celles entre C. Wilde et la danseuse de cabaret, où il est question par deux fois de pieds et de chaussures. Il y a aussi des scènes franchement géniales dans leur façon de représenter la violence la plus brutale : l’exécution de Brian Donlevy, sonotone arraché, donc muette (grand moment) ; la séance de torture subie par Cornell Wilde, travaillé au solo de batterie à plein volume ; le finale dans la brume avec ses invraisemblables jeux de lumières signés John Alton, le chef-op (il avait écrit un livre : « Painting with Light »), l’un des plus grands du cinéma américain (cf. « Devil’s Doorway » ou « Raw Deal » d’Anthony Mann ou certains films d’Allan Dwan, comme « Slightly Scarlet » – « Deux rouquines dans la bagarrre » en français). Personnellement, je raffole des films noirs comme des westerns (et de bien d’autres choses encore) et franchement, des films aussi réussis que « The Big Combo », on n’en réalise pas tous les jours.

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