3 avril 2011

L’oeil du malin (1962) de Claude Chabrol

L'oeil du malinLui :
Un jeune homme s’immisce dans la vie d’un couple bourgeois dont l’ostensible bonheur l’exaspère… L’œil du Malin est un film assez peu connu du début de carrière de Claude Chabrol. Son aspect le plus remarquable est de préfigurer certains de ses films ultérieurs, notamment La femme infidèle. On retrouve ici en effet la même peinture d’un couple bourgeois qui, sous des apparences parfaites, recèle une bonne part de mensonge. L’ensemble est toutefois beaucoup maladroit ici, le point faible étant essentiellement le personnage du trublion, ce jeune homme qui va briser la carapace : le problème n’est pas tant qu’il soit parfaitement odieux et détestable mais qu’il soit odieux et rien d’autre. Très certainement, Jacques Charrier est un acteur qui possède un registre insuffisamment large pour ce rôle mais il y a aussi une certaine carence au niveau du scénario qui reste en surface du personnage et de ses motivations. La photographie est assez belle avec, en intérieurs, des éclairages travaillés. Film d’auteur, imparfait, L’œil du malin est un film qu’il est intéressant de regarder aujourd’hui avec la perspective des films ultérieurs du cinéaste.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Jacques Charrier, Stéphane Audran, Walter Reyer
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Chabrol chroniqués sur ce blog…

3 réflexions sur « L’oeil du malin (1962) de Claude Chabrol »

  1. C’est marrant, je viens juste de publier un post sur ce film !! Comme quoi… Ce qui est étrange c’est que ce film est une sorte de remake poussif de « Plein soleil » de René Clément, auteur détesté par la Nouvelle Vague. On peut supposer que Chabrol a voulu faire un succès commercial avec cette histoire plutôt mal ficelée. Rappelons que Jacques Charrier devait à l’origine tenir le rôle d’Alain Delon dans Plein soleil, et que seule la grossesse de B.B. l’en a empêché.
    Mais c’est raté car la mise en scène est comme toujours chez Chabrol très paresseuse.
    J’avais effectivement remarqué que la photo était excellente, mais c’est toujours le cas avec Jean Rabier. Il y a aussi quelque jolis mouvements de caméra. Mais ça ne suffit pas pour faire un film.

  2. Effectivement, c’est amusant… Je viens de lire votre critique du film qui est une approche intéressante. Je dois avouer n’avoir pensé à aucun moment à Plein Soleil (qui est un film que j’aime beaucoup) mais effectivement on peut penser que le film de René Clément a été une source d’inspiration. Sur les acteurs, je suis d’accord pour dire que Walter Reyer est à la limite du cabotinage, en revanche, je pense personnellement que Jacques Charrier n’a pas le registre suffisant pour ce rôle complexe.
    J’ai cru comprendre que Claude Chabrol est un réalisateur que vous n’appréciez guère… 😉 A ce stade de sa carrière, était-il à la recherche d’un succès commercial ? C’est possible… mais je n’en suis pas certain. En tous cas, sur ce film, je trouve que ses principales carences sont au niveau de la direction d’acteurs et du scénario.
    Sinon, je ne pense pas avoir déjà vu « A double tour » que vous chroniquez ensuite.

  3. Les similitudes entre « L’œil du malin » et « Plein soleil » viennent probablement de Paul Gégauf qui a travaillé sur les deux scénarios. Je n’ai personnellement rien contre Chabrol qui avait l’air d’être un bon garçon, un gentil camarade, mais je ne vois pas du tout où se trouve son talent et encore moins sa nouveauté. Je suis plutôt en froid avec la Nouvelle Vague et sa prétention démesurée, Truffaut et autre. Je ne les trouve pas très rigoureux, avec des difficultés très grandes pour maîtriser la technique ! En fait je revisite Chabrol en ce moment parce qu’on le donne pour un auteur de film noir. Je me suis tapé aussi bien les « Tigre » que « Marie-Chantal contre docteur Kha » et je me suis même respiré « Les magiciens » pourtant tiré d’un roman de Frédéric Dard… C’est dire si je suis consciencieux !!!
    Mais j’aime bien votre blog et surtout le côté « films muets », on est de moins en moins à les apprécier…

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