6 janvier 2011

L’échange (2008) de Clint Eastwood

Titre original : « Changeling »

L'échangeLui :
L’inconcevable histoire de L’échange aurait certainement été difficile à accepter si un carton ne nous avait prévenus dès le début qu’il s’agissait d’une histoire vraie. Clint Eastwood a même respecté de très près le fil réel des évènements. En 1928, la police de Los Angeles est fortement corrompue. Dans une affaire de disparition d’enfant, elle ramène à une mère un enfant qui n’est pas le sien et s’obstine, pour ne pas perdre la face devant la presse. Elle ira assez loin pour accuser la mère de ne pas reconnaitre son enfant. Le film de Clint Eastwood est d’un grand classicisme, s’appuyant sur une belle reconstitution du Los Angeles des années vingt. Mais, le point fort de L’échange est plutôt son équilibre global et sa délicatesse de traitement : aucun excès de dramatisation, ni d’effets faciles, Eastwood trouve le ton juste pour traiter cette histoire émouvante tout en donnant beaucoup d’intensité à son film. La performance d’Angelina Jolie est assez étonnante, bien qu’un peu inégale : son jeu est très plat dans certaines scènes (retrouvailles à la gare) mais parfois beaucoup plus fort (scène de la prison). Elle est tout de même le pivot du film. Le choix d’une telle actrice, plus réputée pour ses côtés people que pour ses talents d’actrice, était passablement audacieux de la part Clint Eastwood.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Angelina Jolie, John Malkovich, Jeffrey Donovan, Michael Kelly, Jason Butler Harner
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site IMDB.

Voir les autres films de Clint Eastwood chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « L’échange (2008) de Clint Eastwood »

  1. Ah ! Content que vous aimiez ce film ! J’ai l’impression qu’il a marqué une rupture dans ce qu’on dit généralement de Clint Eastwood. Comme si une partie des critiques en avaient subitement marre de l’encenser. C’est peut-être juste une impression, mais j’ai le sentiment que, depuis ce film, on trouve des gens pour dire à chaque fois qu’Eastwood est sur le déclin.

    J’aime beaucoup l’Echange, moi aussi, et je trouve qu’Angelina Jolie s’en sort plutôt bien. Ce qui m’a surpris, c’est la complexité de ce film et l’épaisseur de ses personnages « secondaires ». Une mention particulière, non pas cette fois pour le populaire John Malkovich, mais pour Jason Butler Harner. Les scènes de prison lui doivent aussi beaucoup, à mon sens, et notamment leur « conclusion »…

    Bonne journée à vous deux.

  2. ça fait des années que Clint Eastwood produit des petits films très mielleux, très consensuels et finalement très conservateurs. Je n’ai toujours pas compris en quoi il était un auteur. Passons sur « Million dollar baby » pleurnichard et convenu, « Invictus » plein de bonne conscience, mais j’ai remarqué que dans « L’échange » et dans « cette horreur filmique de « Gran Torino », le personnage clé était le prêtre ou le pasteur. C’est assez dur de faire plus ringard !!

  3. Je n’ai pas vraiment lu ce que la critique disait de L’Echange mais il est certain que Clint Eastwood a bénéficié longtemps d’un certain consensus favorable (pour ne pas dire plus). Même s’il y a signé plusieurs films que je qualifierais de « grand film », il me semble que ce consensus tient (pour partie) d’un certain phénomène de mode. Ceci dit, ce n’est pas le seul réalisateur dans ce cas… Le danger des modes est toujours qu’elles peuvent changer brutalement sans raison profonde. 😉

    Sinon, à propos du personnage du pasteur : Eastwood aime bien ce genre de personnage, « le justicier », qu’il a souvent interprété lui-même… Personnellement, j’aime bien le cinéma d’Eastwood, mais si j’avais un reproche à lui faire, c’est son côté primaire, dans le sens simplificateur : il y a le bien et le mal. La subtilité peut être présente mais pas sur le fond. « Bird » est toutefois totalement à part (du moins à mes yeux) dans sa filmographie.

  4. @ Lui. Dans un film comme Impitoyable (The unforgiven), le bien et le mal sont assez imbriqués, et il est bien difficile de savoir où ils se trouvent. Il n’y a pas vraiment de héros, et même les cow-boys coupables d’atrocités sur la prostituée ont des aspects touchants, alors que les « vengeurs », chargés de défendre le bon droit contre espèces, ont des personnalités assez troubles.
    Une critique est-elle envisageable. Il s’agit d’un des meilleurs films du réalisateur(-acteur en l’espèce).
    Cordialement.

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