1 août 2010

La captive aux yeux clairs (1952) de Howard Hawks

Titre original : « The big sky »
Autre titre français : « Les hommes de l’Ouest »

La captive aux yeux clairsLui :
En 1832, un groupe de trappeurs et de commerçants remonte le fleuve Missouri. Ils veulent aller plus loin, là où personne n’est encore allé, jusqu’à un village indien où ils pensent être bien accueillis : ils ont avec eux la fille du chef indien qui désire rentrer dans son village…
La Captive aux yeux clairs est le deuxième des trois grands westerns tournés par Howard Hawks, réalisateur de génie touche-à-tout. Comme pour le précédent, La Rivière Rouge, il s’agit d’une histoire de pionniers mais aussi (et surtout) une histoire d’amitié forte de deux hommes, amitié ébranlée par l’amour de la même femme. Filmé très sobrement dans des décors naturels, le film est très riche ; le scénario se déroule parfaitement, sans aucun temps mort, nous captivant avec ce subtil mélange de tension et d’humour, d’aventures et de romance. Tout semble à sa place, parfaitement dosé pour créer une atmosphère naturellement forte. Production assez couteuse, La Captive aux yeux clairs ne fut pas vraiment un succès commercial à son époque. Vu aujourd’hui, il apparaît comme l’un de ces films très complets sur lesquels le temps n’a pas de prise.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Dewey Martin, Elizabeth Threatt, Arthur Hunnicutt, Buddy Baer, Steven Geray
Voir la fiche du film et la filmographie de Howard Hawks sur le site IMDB.
Voir les autres films de Howard Hawks chroniqués sur ce blog…

Remarques :
1) A sa sortie, le film durait 140 minutes. Quelques jours plus tard, RKO pratiquait des coupes pour ramener la durée à 122 minutes, c’est cette version qui a été exploitée. D’après Hawks, le public appréciait beaucoup plus la version longue. Les éditions DVD à 2 disques comportent les deux versions.
2) La belle « captive » est interprétée par Elizabeth Threatt, jeune mannequin de père anglais et de mère Cherokee. Malgré sa belle prestation, ce sera son unique film.
3) Bizarrement, Howard Hawks n’appréciait guère ce film. Il en parlait peu et a juste fait part de ses regrets d’avoir choisi Kirk Douglas qui, selon lui, n’est pas parvenu à exprimer les sentiments de forte amitié qu’il souhaitait. Son premier choix était un duo composé de Marlon Brando et Robert Mitchum.
4) Ayant souvent affirmé que tout sujet, toute scène peut être tournée en comédie, Howard Hawks en fait ici la démonstration : il réussit à traiter en comédie la scène d’amputation d’un doigt ! (A noter que cette scène était prévue au départ pour La Rivière Rouge mais John Wayne aurait refusé de la tourner).

4 réflexions sur « La captive aux yeux clairs (1952) de Howard Hawks »

  1. J’adore les westerns et celui-là en particulier. Mais je suis de l’avis de Howard Hawks. J’aurais mieux aimé Mitchum et Brandon. J’ai trouvé
    Kirk Douglas un peu  » fatigué  » vers la fin. L’oncle est épatant.

  2. J’ai revu avec grand plaisir ce western sur arte, il était hélas doublé en français. Je me demande toujours comment une chaîne peut se prétendre être « culturelle » et diffuser tous les films en version doublée. Ils sont diffusés en multilangue mais il y a du français sur tous les canaux!!

  3. Oui, c’est aberrant mais c’est ainsi… et depuis longtemps : le multilangue sur Arte c’est d’avoir le choix entre français et français…!

    Ceci dit, il semble que cela dépende du fournisseur du bouquet… Sur Astra, c’est sûr, ce n’est pas bon. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’ils s’en moquent éperdument, vu que ce n’est toujours pas corrigé depuis plus de 2 ou 3 ans (erreur? incompétence?)
    Personnellement, je ne jette même plus un oeil aux programmes d’ARTE.

  4. A noter que la V.O fait la part belle au… français, qui est la langue de l’équipage de trappeurs ! Un drôle de français, d’ailleurs, tantôt avec un accent américain à couper au couteau, tantôt avec l’accent du titi parisien, et également parfois, me semble-t-il, avec des intonations québécoises passablement modernes… Bref ! Un langage sans doute bien éloigné de celui des véritables trappeurs « français » du début du XIXème siècle (dont certains parlaient d’ailleurs le basque, le breton, l’alsacien ou des dialectes romans de l’ouest de la France…).
    N’étant pas un spécialiste des langues amérindiennes, je ne peux juger de l’authenticité ni de la qualité des idiomes entendus dans le film, bien que, vers la fin, quelques locuteurs natifs semblent s’exprimer avec une aisance parfaite.
    Est-ce toutefois réellement du « Niitsipussin » (langue algonquienne de la confédération des « Pieds Noirs »), je ne peux me prononcer. Quelqu’un pourrait peut-être donner son avis sur la question.
    Cette langue et ses dialectes n’étaient plus parlés que par moins de 5000 personnes au début des années 90, sans doute par moins de 3000 personnes actuellement.
    A ce titre, les westerns des années 30-40-50 font véritablement office de témoignages linguistiques de premier ordre, en particulier concernant les tempi caractéristiques des anciennes générations aujourd’hui disparues, souvent appelé « tempo III », ou « archaïque », bien différent du « tempo 0 » très approximatif qui caractérise l’expression des « terminal speakers » de ces langues en voie de lente disparition, malgré des revivals beaucoup trop timides et limités dans leurs effets.

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