10 décembre 2009

Les lumières de la ville (1931) de Charles Chaplin

Titre original : City lights

Les lumières de la villeElle :
Très grand film de Charlie Chaplin où le rire se mêle à l’émotion la plus forte. Un film qui nous bouleverse toujours autant à chaque vision. Un chef d’oeuvre du cinéma muet.
Note : 5 étoiles

Lui :
A partir de fin 1927, le cinéma parlant s’impose très rapidement. En 1931, toute l’industrie cinématographique s’est convertie au parlant. Toute ? non… Un réalisateur résiste et sort un film muet, persuadé (à juste titre) que c’est le meilleur médium pour son personnage. Il sonorise tout de même son film avec quelques bruitages et une musique qu’il a lui-même composée. Seul Charles Chaplin pouvait se permettre cela et il avait raison car Les Lumières de la Ville est son plus grand film. Avec cette histoire où Charlot le vagabond vient en aide à plus déshérité que lui (une jeune aveugle), Chaplin parvient à combiner le burlesque et le tragique comme il ne l’a jamais fait. Les lumières de la ville C’est une osmose parfaite : on a envie de rire et de pleurer en même temps. Et pourtant le burlesque y est très fort, de nombreuses scènes sont hilarantes (le combat de boxe, on ne s’en lasse pas), et le mélodrame est puissant, la fin vous arrache des larmes. Le film est un formidable générateur d’émotions. Comme toujours avec Chaplin, l’ensemble est très humaniste, un peu idéaliste peut-être mais aussi un regard lucide sur le fossé entre riches et pauvres (le film est sorti en pleine dépression). Véritable auteur, ultime perfectionniste, il mettra plus de deux ans à peaufiner chaque scène pour parvenir à un degré extrême de l’épuration qui n’a que rarement (jamais?) été égalé. Le résultat est là : Les lumières de Ville est l’un des plus grands films de toute l’histoire du cinéma.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Charles Chaplin, Virginia Cherrill, Harry Myers, Allan Garcia
Voir la fiche du film et la filmographie de Charles Chaplin sur le site IMDB.
Voir les autres films de Charles Chaplin chroniqués sur ce blog…

Remarques :
City Lights 1) Le documentaire anglais Unknown Chaplin (Chaplin inconnu) est une mine d’information sur ce film, il apporte des preuves de l’extrême perfectionnisme de Charles Chaplin grâce à des chutes retrouvées dans les années 80. La scène de la première rencontre entre Le Vagabond et la jeune fleuriste a nécessité plus de 700 prises (!!) réparties sur les deux années de tournage. On le voit travailler sur cette scène.
2) Le même documentaire montre une scène d’humour non retenue se déroulant juste avant la rencontre : 5 à 10 minutes absolument hilarantes avec un seul petit bout de bois que Chaplin essaie d’enfoncer dans une grille sur un trottoir. Une merveille. On se demande bien pourquoi il ne l’a pas gardée.
3) Virginia Cherrill n’avait aucune expérience d’actrice mais Chaplin voulait qu’il en soit ainsi. Il l’a rencontrée dans un match de boxe, elle était assise derrière lui.
4) Le même documentaire montre que, dans la première fin que Chaplin avait envisagée, la jeune fille ne reconnaissait pas son bienfaiteur et se contentait de se moquer de lui (on voit cette scène interprétée par Georgia Hale car il avait à un moment donné décidé de tout refaire avec elle à la suite de difficultés avec Virginia Cherrill).

6 réflexions sur « Les lumières de la ville (1931) de Charles Chaplin »

  1. C’est le dernier Chaplin que j’ai vu, et c’était il y a longtemps. Votre chronique me donne envie de le revoir. Pas tout de suite, mais je vais essayer de m’y remettre sous peu…

    Je connais mal l’oeuvre du grand Charles. Je vois qu’entre lui et Buster Keaton, vous êtes lancés dans la série en ce moment. Et j’apprends beaucoup.

    Merci.

  2. Oui, je fais les 3 : Chaplin, Keaton et Harold Llyod…. ça m’a piqué tout d’un coup :-))

    @Luc : Unknown Chaplin se trouve en DVD mais pas en France, à ma connaissance. « Chaplin inconnu », la version française, est apparemment sorti en VHS puisqu’on en trouve à vendre d’occasion mais pas en DVD je pense.
    Le DVD américain se trouve très facilement pour quelques dollars mais il faut un lecteur DVD capable de lire les DVD zone 1…

  3. Ah j’oubliais : il faut aussi comprendre l’anglais car le DVD américain n’a pas de sous-titres. Mais c’est James Mason qui parle, voix parfaite donc facile à comprendre (une des plus belles voix masculines du cinéma ;-))

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