6 décembre 2009

Voyage au Paradis (1921) de Fred C. Newmeyer

Titre original : Never weaken

Never Weaken
(Court métrage de 29 minutes) Voyage au Paradis (Never Weaken) est le dernier court-métrage tourné par Harold Llyod ; après celui-ci, il ne tournera que des longs métrages. Il est intéressant car il préfigure Safety Last (1). Pourtant, la première partie de Never Weaken est très classique, tout à fait dans le style des comédies de Mack Sennett quelques années auparavant. Elle reste très amusante mais quand Harold Lloyd se retrouve malgré lui, yeux bandés, assis sur une chaise elle-même sur une poutrelle qui se dandine au bout d’un filin à vingt mètres du sol (2), Never Weaken le film prend une autre tournure. Harold Lloyd effectue alors un fabuleux numéro d’équilibriste sur les poutrelles d’un building en construction, une partie absolument terrifiante car les éléments auquel il se raccroche se dérobent toujours (3). C’est épouvantable! Never Weaken est l’un des courts métrages les plus saisissants d’Harold Lloyd.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred C. Newmeyer sur le site IMDB.
Voir les autres films de Fred C. Newmeyer chroniqués sur ce blog…

(1) Safety Last (Monte là-dessus !) est le film où Harold Lloyd est suspendu aux aiguilles d’une horloge en haut d’un building.
(2) Essayez donc un peu d’imaginer quel enchaînement d’évènements peut faire que l’on se retrouve dans une situation pareille…
Never Weaken(3) Pour bien apprécier ces scènes, il faut se rappeler qu’à l’époque les incrustations ne se faisaient pas. Certes, on pouvait jouer devant une toile peinte mais là on voit les voitures rouler en contrebas, les gens marcher : tout bouge! C’est cela qui était terrifiant et qui l’est toujours d’ailleurs. Pas de trucages possibles, l’arrière-plan est bien réel…
L’astuce était de jouer sur la perspective à un endroit de Los Angeles où une petite colline barrait une avenue. En plaçant de petites bâtisses sur ce monticule, on se trouvait au même niveau que les derniers étages des buildings de l’avenue. Donc, Harold Lloyd n’était pas à vingt mètres du sol. Il était tout de même assez haut pour se faire très mal (Buster Keaton qui a tourné au même endroit une scène de Les Trois Âges s’est retrouvé à l’hôpital après une chute). D’ailleurs, Harold Lloyd était doublé par un cascadeur dans certaines scènes. Le secret fut bien gardé et le cascadeur ne l’a révélé qu’après la mort d’Harold Lloyd.
L’autre solution, également employée ici, était de se placer au sommet d’un building existant, en construisant là aussi un élément de décor, une fausse façade par exemple.
Hill Street Tunnel
Ci-contre : Photo du Hill Street Tunnel à Los Angeles peu après qu’il fut percé au début du XXe siècle. La photo donne une bonne idée des possibilités offertes. Le tunnel n’existe plus aujourd’hui, la colline a été aplanie dans les années cinquante.

Harold Lloyd n’a finalement tourné que 5 films (sur plus de 200) où il joue avec le vertige des hauteurs :
Look out Below (1919), court métrage d’1 bobine
High and dizzy (1920), court métrage de 2 bobines
Never Weaken (1921), court métrage de 3 bobines
Safety Last! (1923), long métrage (avec la fameuse scène de l’horloge)
Feet First (1930), long métrage (parlant)
Et pourtant, on se souvient aujourd’hui d’Harold LLoyd en premier pour ces scènes. Elles ont beaucoup marqué les esprits.

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