27 mai 2009

Correspondant 17 (1940) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Foreign correspondent »

Correspondant 17Elle :
(pas revu)

Lui :
Si Correspondant 17 est le deuxième film américain d’Alfred Hitchcock, c’est en réalité sa première production entièrement hollywoodienne dans l’esprit et dans les moyens. Après Rebecca, le réalisateur eut en effet un budget conséquent à sa disposition qui permit la construction de décors importants : que ce soit les scènes situées à Londres, Amsterdam ou en pleine mer, tout est fait en studio. En revanche, Hitchcock n’a pu avoir les acteurs qu’il désirait : le film policier était à l’époque un genre mineur à Hollywood, juste bon pour les films de série B, et donc Gary Cooper refusa le rôle principal. Le sujet était pourtant assez riche : un jeune reporter, spécialiste des chats écrasés, est envoyé en Europe par son patron qui espère ainsi avoir de vrais nouvelles basées sur des faits et non sur des communiqués d’ambassade. Sans le vouloir, il va se retrouver aux premières loges pour débusquer une sombre conspiration d’espionnage nazi. Correspondant 17 est donc basé sur le thème de l’innocent qui se trouve mêlé à des aventures qui le dépassent, un thème cher à Hitchcock et que l’on retrouve dans plusieurs de ses films. Foreign correspondent Ici, malgré une certaine mollesse de Joel McCrea dans le rôle principal, il parvient à livrer un film qui comporte des scènes absolument remarquables : la scène des parapluies (un assassin qui s’enfuit au milieu d’une foule filmée de haut sous la pluie), les scènes à l’extérieur et à l’intérieur du moulin à vent, le crash de l’avion en pleine mer sont des scènes inoubliables. La photographie est superbe, les éclairages sont très travaillés, l’intérieur du moulin par exemple montre une véritable perfection dans l’utilisation de la lumière. Le déroulement du scénario est ponctué de moments assez trépidants espacés par des scènes un peu plus traînantes, surtout celles avec Laraine Day où l’absence d’acteurs de premier plan se fait quelque peu sentir. Malgré l’intensité des enjeux, l’humour n’est pas absent, loin de là, notamment avec le personnage du journaliste anglais, dans lequel George Sanders excelle. Au délà de l’histoire d’espionnage, Correspondant 17 comporte un message fort, militant pour une implication des Etats-Unis dans la guerre qui venait d’éclater. La scène finale en est la preuve.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Joel McCrea, Laraine Day, Herbert Marshall, George Sanders, Albert Bassermann
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.

Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

2 réflexions sur « Correspondant 17 (1940) de Alfred Hitchcock »

  1. On sait dès le début que ce charmant garçon va réussir son coup et c’est un peu dommage. Par contre les scénes dans le moulin et le crash de l’avion sont fabuleuses. Comment réaliser en studio des trucs pareils ? ils sont vraiment dans l’eau tout de même. Le message final est émouvant..

  2. Les scènes dans l’eau ne sont pas les plus problématiques : les studios utilisent un très grand bassin (généralement en intérieur pour mieux contrôler la lumière) et tout le monde patauge gaiement dedans. La perspective est utilisée pour grossir les maquettes de bateaux.

    Ce qui a certainement coûté très cher, c’est plus de reconstituer une partie d’Amsterdam (un plateau de 4000m2!), une partie de Londres et un coin de campagne hollandaise avec ses moulins… Dans une scène, 300 petites linottes ont été lâchées et ont créé, paraît-il, d’énormes problèmes dans le studio pendant des jours et des jours…

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