14 juin 2008

Casino Royale (2006) de Martin Campbell

”CasinoElle :
(pas vu)

Lui :
Nous sommes vraiment dans une époque qui aime casser les icônes. Donc fini le James Bond charmeur et plein de style qui mettait ses attaquants hors d’état de nuire sans se départir de son flegme britannique, le James Bond de Casino Royale est sec, impitoyable, court beaucoup (on ne comprend pas toujours après qui il court, mais il court vite), cogne dur et ne s’embarrasse pas de gadgets : il ne fait pas dans la dentelle et le macramé. Inévitable corollaire, l’ensemble est beaucoup plus violent, le générique donnant le ton en traçant des arabesques de sang. On peut d’ailleurs s’interroger sur cet étalage de violence dans une série qui était jusque là un divertissement ciblé grand public. Le scénario est assez confus et peu fourni, tout le film étant centré sur les scènes d’actions et une interminable partie de poker dont (je dois bien l’avouer) l’enjeu m’a quelque peu échappé. En voulant dépoussiérer le personnage, les producteurs de la série lui ont enlevé une grande partie de sa spécificité et Casino Royale n’est rien de plus qu’un film d’action comme un autre.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Daniel Craig, Eva Green, Mads Mikkelsen, Judi Dench
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Campbell sur le site imdb.com
Voir les autres films de Martin Campbell chroniqués sur ce blog…

Il existait déjà un film intitulé Casino Royale, film parodique des aventures de James Bond, signé par 5 réalisateurs dont John Huston (1967).

8 réflexions sur « Casino Royale (2006) de Martin Campbell »

  1. Je n’ai pas vu le film, mais il paraît qu’un Bond plus violent est aussi plus conforme au héros de Ian Fleming. C’est en tout cas ce que j’ai lu et entendu dire…

    Sinon, même si je n’y viens pas si souvent, je continue à beaucoup aimer votre blog. Merci pour ces chroniques.

  2. C’est effectivement possible que ce soit plus proche des livres de Fleming, je n’en suis pas suffisamment familier pour avoir une idée sur la question. En revanche, je dirais que la violence n’a pas du tout le même impact en littérature qu’au cinéma… Lire « il lui fracassa le crane sur le lavabo » a tout de même moins d’impact que de voir un gus s’acharner à défoncer le crane d’un autre gus sur le lavabo en question…

    Merci pour vos commentaires.
    😉

  3. J’avoue m’être rarement autant ennuyé au cinéma, ces dernières années que devant ce film, bien que Daniel Craig me soit plutôt sympathique. Impression aussi (surtout ?) de voir une spot publicitaire interminable… Et pas sûr de savoir pour quoi, au final… Sûrement beaucoup, beaucoup de choses pour savoir déterminer sans faille qui est le mieux « équipé »… hum…

  4. Seine et Marne le 12 juillet 2008

    Bonsoir à tous, à toutes,

    J’ai découvert dans ce film d’une extrême violence, Daniel Greg. Ce qui m’a intriguée est que Daniel Greg est un homme qui n’a besoin ni de se nourrir, ni de dormir. Il possède malgré cela, une force herculéenne dont beaucoup d’hommes aimeriaent bien être dotés !

    Cependant, il a incarné le « mâle » qui saurait bien protéger la femme plus fragile. En cela, Daniel a été fort séduisant… malgré la violence parfois insoutenable de certaines scènes.

    Bien à vous tous,

    Annie goldbaum

  5. Seine et Marne le 16 juillet 2008

    Bonjour Elle,

    Pardonnez-moi, mais je n’avais pas relevé que vous n’aviez pas tout à fait pénétrer l’enjeu de la partie de carte, dans ce film. Il me semble que si vous ne l’avez point entrevu, c’est parce que l’émotion générée par la violence des scènes à tout submerger, en vous…

    Voici la fin de « ma » critique de Casino Royale :

    « Quand l’affreux trafiquant d’armes se venge sur 007 après avoir perdu au jeu tout l’argent finançant l’achat d’armes pour terroristes preneurs, le battant à coup de corde épaisse sur les reins alors qu’il était mains et poings liés, je suis partie….
    Toutefois, merci à Daniel Graig et au réalisateur qui ont su montrer magistralement que des hommes de l’ombre oeuvrent en silence pour aider l’humanité à ne pas sombrer tout à fait dans le chaos à une époque où des millions d’hommes traînent à travers la planète un inexorable ennui…  »

    Bien à vous, Annie Goldbaum

  6. Bonjour à tous!
    Je peux voir encore que CR donne lieu à des différence d’opinion. Cependant, le film ne casse pas l’icône, il la recréée. Ce film est la genèse, les débuts de l’espion britannique. Bond est plus dur, plus violent certes, mais uniquement parce qu’il est inexpérimenté. Quantum Of Solace, le dernier OO7 en date, qui est aussi la suite directe de Casino Royale, fais changer petit à petit les méthodes et l’attitude de Bond, il gagne du respect envers elle, et il arrive à oublier Vesper, morte pour sauver Bond dans CR. Notons la dernière phrase de Quantum Of Solace « Vous avez raison à propos de Vesper… »
    Il faut être un peu indulgent envers ce Bond qui tranche avec l’ère Brosnan, une ère de technologie proche de la science fiction (Comme le téléphone portable conduisant une voiture dans Demain Ne Meurt Jamais ou l’Aston Martin V12 Vanquish invisible de Meurs Un Autre Jour) et d’humour à la pelle.
    Craig incarne un Bond nouveau, différent de Brosnan et plus proche de Connery ou encore Dalton. Il est plus proche des romans de Fleming en effet.
    CR n’a pas plus à tout le monde, mais les plus attentifs auront compris que « Bond 23 » redeviendra un Bond classique!

    Merci d’avoir lu!

    ~Choka

  7. J’adore la psychologie de James Bond dans ce volet de la saga ! Daniel Craig interprète parfaitement ce personnage mythique. Eva Green est, quant à elle, presque parfaite dans sa manière d’incarner Vesper Lynd… Bref, je ne regrette pas d’avoir visionné ce petit chef-d’œuvre, que je recommande vivement !

  8. Appelez le Bond, James Bond
    Est-ce la disparition récente de Sir Sean Connery, premier acteur a avoir endosser la panoplie bondienne, mais la télé (et la pandémie) nous abreuve de Bond anciens et récents.
    J’en étais resté à Dr No figurez-vous, premier de la série qui devint une franchise mondiale à succès (après l’avoir été en littérature par Ian Flemming). Docteur No qui sortit en France au début de 1963, la même année qu’OSS 117 se « déchainait » sur les écrans – autre franchise française due au romancier Jean Bruce qui créa son héros quatre ans avant celui de Flemming. C’est là qu’on mesure de suite la différence entre les deux espions spéciaux et leurs avatars cinématographiques, rien que leur matricule les différencient, 117 étant loin de 007. Mais plus près de nous 0SS117 reprendra du poil de la bête grâce à un ton humoristique et parodique qui en fera un nouveau succès avec Dujardin
    Bon, depuis, technique, effets spéciaux, gadgets, cadres, efficacité, rapidité, budgets se sont améliorés, les acteurs se sont succédés, la durée des films s’est rallongée, et revoir les anciens films fait sourire
    En passant il faut rappeler que l’hitchcokienne Mort aux trousses contenait déjà en 59 la matrice formelle (générique, méchant, femme ambigue et amoureuse, course poursuite à travers le territoire, héros élégant, cocktail charme-suspense-humour, fin anthologique…et que Cary pouvait totalement crédibiliser ce genre d’emploi)
    Je découvre avec du retard à l’allumage le petit dernier en la personne de Daniel Craig (toujours un british évidemment malgré un air de Poutine, un sosie), un Bond mélange corsé de bad boy sexy séducteur, castagneur arrogant et hargneux, indiscipliné envers sa hiérarchie, et ma foi très adapté au rôle, mieux que ses prédécesseurs. Et voilà qu’il tombe amoureux pour de vrai, c’est nouveau. il a une corde sensible, d’autant que sa chérie (Eva Green en mystérieuse et ambigûe Vesper) mourra pour lui (sans qu’il le ache), c’est romantiquement beau! Et à Venise en plus! 007 qui cache des origines modestes et un passé difficile est donc vulnérable
    Car le film commence en N&B, idem pour les logos de la MGM et de la Columbia, par une séquence pré-générique qui nous fait découvrir les fraîchement promus Bond et Craig car c’est l’arrivée de 007 dans la cour des grands, les super agents secrets de sa très gracieuse majesté, les Double 00, l’élite. Car Casino Royale est la première aventure écrite par son auteur Fleming, la première mission de Bond qui vient d’accéder à son matricule, nommé par sa Cheffe M (Mother/ Judi Dench), ce choix permettant d’introduire un nouvel acteur inconnu du grand public. On le comprend alors, ce film se définit comme un préquel.
    Et de quoi s’agit-il (on s’en fiche un peu): de vaincre un méchant (Le Chiffre / Mads Mikhelsen – dont l’oeil pleure du sang) qui n’est rien moins que le banquier privé du terrorisme international. Pour le ruiner et démanteler son réseau, et avec l’aide de l’argent britannique à débit ouvert, Bond doit le battre au poker dans une très longue séquence centrale à Casino Royale au Montenegro (on admire au passage les cadres de vues)
    Trouble, séduction et une certaine profondeur prévalent dans cet opus qui gagne en noirceur
    N’oublions pas le cocktail dry Martini (sans Martini) que tous les 007 re-commandent aux barmen : gin vermouth zeste citron très fin olive glace
    Bon, et maintenant on attend la sortie du dernier volet de la saga qui sera le dernier de la série des Craig, sans cesse reportée, au titre fort éloquent par les temps qui courent : Mourir peut attendre
    il est question d’une femme pour prendre la relève…

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