6 avril 2008

A la campagne (1995) de Manuel Poirier

A la campagneElle :
(En bref) Dans cette chronique de vie à la campagne, Manuel Poirier nous fait languir pendant 1h30 pour peu de choses. On a l’impression qu’il s’ennuie autant que ses acteurs avec son sujet, sujet que l’on discerne bien mal.
Note : 2 étoiles

Lui :
(En bref) A la Campagne c’est un peu la province vue par un réalisateur parisien : boulots pas intéressants, pas de nanas, voisins casse-pieds… et tout ce petit monde ne rêve bien entendu que d’une chose : aller à Paris! Bref on s’ennuie ferme à la campagne, à tel point que le film n’a pas grand chose à raconter.
Note : 1 étoiles

Acteurs: Benoît Régent, Judith Henry, Sergi López
Voir la fiche du film et la filmographie de Manuel Poirier sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Manuel Poirier chroniqués sur ce blog…

Une réflexion sur « A la campagne (1995) de Manuel Poirier »

  1. En croyant que le « sujet » c’est la province, vous passez à côté du film. Le sujet du film n’est pas sociétal mais existentiel.
    Il y a surtout deux aspects qui sont magnifiques dans « …à la campagne », le plus beau film de la carrière de cinéaste de Manuel Poirier à mon sens.
    Le premier, c’est le traitement des personnages. Ils sont sensibles et vibrants, regardés avec bienveillance, aucun n’est accablé ou maltraité, aucun n’est négligé, tous bénéficient d’une grande liberté. Comme chez Jacques Rozier (exemplairement) ou avant cela chez Renoir, ils « ont leurs raisons », quittent le cadre puis y reviennent, avancent depuis le second plan pour une scène où ils peuvent donner la pleine mesure de leur humanité.
    Le second, c’est l’idée forte qui consiste à enlever du récit Lila, le personnage féminin joué par Judith Henry. Comme Janet Leigh dans « Psychose », elle disparaît au beau milieu du film, et la surprise du spectateur vient s’ajouter au désarroi de Benoît (Benoît Régent), complètement perdu de se retrouver soudainement seul. Le film, comme son personnage, se retrouve en proie à un manque, un vide que rien ne peut venir combler (à la fin, quand ils partent à la recherche du chien, c’est la même métaphore qu’avec la chatte fugueuse dans « La Femme du boulanger »). C’est très beau et très émouvant.

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