25 septembre 2007

Manhattan (1979) de Woody Allen

ManhattanElle :
Revoir ce film tant d’années après sa sortie m’a procuré un grand plaisir mêlé de nostalgie. Il y a beaucoup de fraîcheur et de légèreté dans les dialogues bien que les sujets abordés soient graves. Woody Allen et Diane Keaton forment un formidable duo à l’écran.
Note : 5 étoiles

Lui :
Manhattan est souvent cité comme l’un des films les plus importants de Woody Allen, à juste titre tant il semble plus abouti qu’Annie Hall qu’il avait tourné deux ans auparavant (entre les deux, il a tourné Intérieurs, un très beau film empreint de tristesse qui prit hélas tout le monde à contre-pied). Manhattan est avant tout une ode à la ville fétiche de Woody Allen et il suffit de regarder les premières minutes pour s’en rendre compte. L’image est d’un superbe noir et blanc signée Gordon Willis ; tourner en noir et blanc un film intimiste était d’ailleurs un pari assez osé. A cela s’ajoute cette magnifique utilisation de la musique de Gerschwin qui magnifie et rend ces images encore plus majestueuses. Mais Manhattan c’est aussi cette vision sur le microcosme intellectuel new-yorkais avec ces longues discussions dont on ne lasse jamais. Il présente aussi beaucoup plus de profondeur qu’Annie Hall : sous ses faux airs de comédie et de légèreté, Manhattan est film assez tragique. Et c’est cet équilibre qui fait de Manhattan un film vraiment superbe.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Michael Murphy, Mariel Hemingway, Meryl Streep
Voir la fiche du film et la filmographie de Woody Allen sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Woody Allen chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « Manhattan (1979) de Woody Allen »

  1. Bonjour,
    Je croyais m’intéresser au cinéma : à 45 ans et après 30 ans de films vus en salle ou en vidéo, à la lecture de votre blog, je me rend compte que je n’ai rien vu (ou presque) !
    Quel merveilleux outil vous nous fournissez pour ne pas rester en mal de projets cinématographiques…
    Je précise que je ne m’intéresse pas au cinéma contemporain, ou peu (excepté pour… Woody Allen, ou quelques autres de ce calibre). Votre blog est une mine, je viens de commander une dizaine de films sur la base de vos commentaires… car pour nos visionnages communs, je n’ai trouvé aucune distorsion avec mes propres goûts (surtout sur les films noirs des années 40/50). Le dernier test était Manhattan : Woody Allen considère qu’il n’a pas réalisé de chef d’oeuvre… pourtant, j’ai visionné ce film probablement plus de 100 fois en 30 ans (parfois deux fois de suite en salle) et je ne m’en lasse pas, au contraire ! La version des morceaux choisis de Gershwin (l’interprétation qu’en donne Zubin Metha est extraordinaire, très supérieure à l’orchestration d’origine de G Gershwin, même si elle n’y est finalement pas fidèle. Il n’est que de comparer avec le film « Girl Crazy » où les chansons « Embraceable you » et « But not for me » sont bien moins émouvantes que les versions orchestrales données dans Manhattan…) est inégalable, et rend ici l’une des plus belle BO du cinéma à mon avis.
    Quant au film lui-même : il faut vivre dans la tranche d’âge des rôles présentés ici pour comprendre leur drame. Avant, vous jouirez surtout de l’histoire et de la comédie dressée par Woody sur les bases de sa propre existence…
    J’ai eu la chance de voir Woody jouer sur scène à NY en 1987 (il jouait tous les jeudi je crois, avec son orchestre New Orleans), la ville avait encore peu changé par rapport au film… on n’oublie pas cette émotion.
    Woody Allen, quel chef d’oeuvre nous donnez vous à voir avec Manhattan ! De la veine de « Casablanca », à une autre époque…

  2. Merci bien pour votre gentil et intéressant commentaire.
    Je suis bien d’accord avec vous sur Manhattan : si je n’avais qu’un seul film de Woody Allen à garder (et nous les avons absolument tous vus, même s’ils ne sont pas tous chroniqués ici), ce serait certainement Manhattan. Vous avez raison aussi de parler de l’importance de la tranche d’âge… 😉

    Sinon, il faut tout de même garder un oeil sur le cinéma contemporain, il y a des choses intéressantes, heureusement… Le cinéma n’est pas mort mais c’est vrai que l’on peut quelquefois se dire que ce n’est plus « l’âge d’or ». Sans doute…

  3. Quand ce film est sorti en salles, en 1977, je suis allé le voir trois ou quatre soirs de suite. J’avais alors vingt-deux ans. Ce fut l’un des grands chocs cinématographiques de ma jeunesse. Mon enthousiasme pour ce film n’a quasiment pas faibli depuis tout ce temps. Je me souviens encore qu’à cette époque Marguerite Duras (« Elle n’a pas écrit que des conneries, attention! Elle en a aussi filmé » – dixit le regretté Pierre Desproges) tirait à boulets rouges sur Woody Allen dans les Cahiers du Cinéma tandis que l’Express, à la sortie de « Manhattan », avait fait sa couverture avec un portrait du cinéaste. En gros titre : « Woody Allen, un génie comique ». On ne saurait mieux dire.
    New York a souvent été filmée mais rarement (jamais?) avec autant d’amour que dans « Manhattan ». A cet égard, le somptueux prologue (extraordinaire noir et blanc dû à la caméra de Gordon Willis) trouve un antécédent cinématographique dans la comédie musicale « Un jour à New York » (« On The Town ») qu’avaient réalisée Stanley Donen et Gene Kelly, en 1949 je crois bien. Sur une musique de Leonard Bernstein d’ailleurs, disciple de Gershwin à bien des égards. Comme dans le film de W. Allen, la ville opère d’emblée comme un aimant sur les personnages des trois marins en permission. New York y est vraiment montrée comme LA ville, Uptown, Downtown, East Side, West Side. Déjà…
    Le film de W. Allen va encore plus loin dans la déclaration d’amour. Il oscille en permanence entre drame et comédie ; on y rit beaucoup mais les larmes ne sont jamais loin. « Manhattan » est devenu un classique du septième art et tout un chacun a ses moments préférés. Pour ce qui me concerne, l’un de ceux-ci serait la liste que donne W. Allen vers la fin du film. Ces petites choses qui font que la vie vaut d’être vécue : Frank Sinatra, Groucho Marx, Marlon Brando, « L’éducation sentimentale » de Flaubert, « Potato Head Blues » par Louis Armstrong, les poires et les pommes de Cézanne, le crabe chez Sam Woe, le visage de Tracy… Impossible d’oublier la mélancolie de Woody à la fin de cette scène. Aussi poignant que du Tchekov. Je ne pourrais pas supporter quelqu’un qui n’aimerait pas ce film, je crois.
    Incidemment, il se trouve que je vais voir les films de Woody Allen au cinéma depuis l’époque où j’étais lycéen. Quarante ans que cela dure. Avec des hauts et des bas, certes, mais des gens qui vous apportent autant tout au long d’une vie, il ne s’en trouve pas beaucoup ici-bas. Chez les cinéastes, je n’en connais pas d’autres.

  4. C’est vrai qu’il est rare d’avoir des réalisateurs avec une telle régularité : globalement 1 film par an depuis 1970. Quand on y pense, on peut effectivement dire qu’il nous aura accompagné toute notre vie…

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