30 avril 2007

Nobody knows (2004) de Hirokazu Koreeda

Titre original : « Dare mo shiranai »

Nobody knowsElle :
Quatre enfants livrés à eux même et abandonnés peu à peu dans un appartement par leur mère. Le scénario est d’une grande simplicité. Le réalisateur filme le quotidien de cette lente descente aux enfers avec retenue, tendresse et douceur ce qui intensifie la douleur de cette tragédie familiale inéluctable. Peu de dialogues, quelques notes de piano égrenées tristement, de très beaux portraits d’enfants qui grandissent tout seuls et prennent peu à peu conscience de la fragilité de la vie. Le film est pathétique et ses jeunes interprètes sont bouleversants de par leur innocence et leur beauté intérieure. A ne pas manquer.
Note : 5 étoiles

Lui :
Prenant pour assise un fait divers qui défraya la chronique en 1988 au Japon, Kore-Eda Hirokazu met en lumière le cas d’enfants qui se retrouvent abandonnés par leurs parents, livrés à eux-mêmes. Il nous le fait vivre non pas de façon classique en plaçant à l’extérieur et en s’apitoyant sur le sort terrible des ces enfants, mais plutôt de l’intérieur en nous faisant partager leur vie assez sereine, sans problème majeur apparent. Il se dégage une grande douceur de sa façon de filmer et beaucoup de délicatesse, le tout étant rehaussé par la force du personnage de l’aîné, joué par un acteur de 14 ans qui a une présence vraiment étonnante. Yagira Yuya a d’ailleurs eu un prix d’interprétation à Cannes en 2004 pour ce rôle. C’est donc dans une grande sérénité que l’on va accompagner la lente glissade de ces quatre enfants, abandonnés et isolés dans leur appartement, et dont le sort devient de plus en plus tragique. Le film est un peu long mais Kore-Eda Hirokazu parvient tout de même à maintenir notre intérêt intact ce qui est assez remarquable car il n’utilise pour cela aucun artifice.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Yagira Yûya, Kitaura Ayu, You
Voir la fiche du film et la filmographie de Hirokazu Koreeda sur le site imdb.com.

3 réflexions sur « Nobody knows (2004) de Hirokazu Koreeda »

  1. voila encore le genre de film que j’appréci, ..
    le genre de film long qui se laisse regarder de l’intérieur .. je l’ai pas encore vu ca fait longtemps que je devais le visionner, mais je viens juste de recuperer le DVD, donc surement dans les jours qui viennent .

  2. Je viens juste de visionner ce film,et je suis du même avis que vous.Le film est long,sans artifices,mais parvient quand même à captiver,ce qui montre que son réalisateur a beaucoup de talent.
    Tout est filmé de manière pudique,et rien n’est jamais clairement dit.Je repense notamment à l’évènement tragique(je ne dis pas de quoi il s’agit pour ne pas gâcher le film à ceux qui ne l’auraient pas vu).
    En résumé:une franche réussite !

  3. Quel bonheur de voir la critique de ce chef d’oeuvre, passé trop inaperçu…

    La musique de Gontiti est envoutante de simplicité (écho aux BO de John Williams, le guitariste), vous aurez du mal à vous en passer après l’avoir entendue.

    L’émotion dégagée par le film est intense, car sans artifice. La lenteur et la longueur participe à l’ancrage de cette émotion chez le spectateur.

    L’histoire en elle-même est basée sur un fait divers de 1988, les quatre enfants abandonnés de Sugamo. Elle reflète assez bien le chemin que prend un Japon moderne tiraillé entre sa culture ancestrale et les exigences du monde libéral moderne, ainsi qu’un certain égoïsme des adultes quand leur vie personnelle passe avant celle des enfants.

    Ce film pourrait entrer, d’une certaine façon, dans la catégorie des « survivors », plutôt réservée aux films d’action. Il s’agit ici de survivre quand on est enfant, sans ressource, caché des adultes.

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