12 octobre 2006

« La fille de Ryan » (1970) de David Lean

Titre original : « Ryan’s daughter »

Ryan's daughterElle :
Beau film de 3h sur fond de mer déchaînée dans un petit village irlandais apparemment tranquille. La fille de Ryan, un patron du bar qui traite avec les révolutionnaires irlandais, sème la zizanie en trompant son mari avec un jeune commandant anglais. Le village se ligue contre elle et la répudie. David Lean prend plaisir à mettre en scène les immenses plages irlandaises ainsi que la nature dans tous ses états. Un pur régal visuel et une vision très photographique. Certes, le film est peu long mais c’est pour mieux pénétrer l’atmosphère désolée et pesante des lieux, les longs silences des amants maudits, les mensonges du père, le déchaînement d’une foule en colère. Robert Mitchum en mari maussade, Trevor Howard en curé infatigable et John Mills en quasimodo irlandais sont excellents.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le film n’est pas sans charmes mais ses deux défauts principaux en limitent la portée: le scénario est assez conventionnel et prévisible, et le film est terriblement long. David Lean sait néanmoins créer un spectacle en utilisant parfaitement la nature irlandaise pour nous offrir de superbes images. La scène de la tempête est très impressionnante. En revanche, il est dommage que le contexte historique ne soit ici qu’anecdotique (alors qu’il avait une force terrible dans Dr Jivago par exemple) et il ne reste qu’une histoire d’amourette qui ne parvient pas vraiment à nous émouvoir.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, Trevor Howard, John Mills, Sarah Miles
Voir la fiche du film et la filmographie de David Lean sur le site imdb.com.

Voir les autres films de David Lean chroniqués sur ce blog…

12 réflexions sur « « La fille de Ryan » (1970) de David Lean »

  1. un chef d’oeuvre,je ne l’ai jamais vu faire des films bidons,vraiment du grand art,merçi monsieur lean

  2. J’ai visité les lieux où le film a été tourné : Impressionnant.
    Une seule critique à ce film magnifique : la bande-son. Un fond musical à consonnances irlandaises aurait été souhaitable.

  3. un film qui vous marque. Désolé mais « l’amourette » fait plus qu’émouvoir;c’est la représentation du paradoxe d’un amour pur et charnel, de la malédiction de l’idéal. Le choix de Bethoveen et en particulier de l Eroica est excellent, cela nous rappelle le « mal du siécle » auquelle Rose rêve,et la mélancolie du romantisme s’accorde avec les landes, les falaises irlandaises où viennent se fracasser les vagues. Un pur chef-d’oeuvre!

  4. C’est un film certes plein de défauts, sans doute un peu surrané, mais qui garde un caractère épique tout à fait remarquable. Pour un film qui fut éreinté par la critique à sa sortie (cf le making of), il garde une grande force même après 38 ans, sans doute du à la photographie et au décor naturel des Blasket Islands. La seule chose qui est en total décalage et pour le coup vraiment démodée, c’est la musique, qui est d’une mièvrerie qui ne fait que renforcer le côté mélo. Mais c’est peut être parce qu’on a en tête la musique de Philippe Sarde pour le Taxi Mauve, qui , elle, n’a pas pris une ride….

  5. Plein de défauts…. Amourette ? Non, décidément non, splendide film sur la forme mais pas seulement, j’ai énormément aimé le jeu de miroirs (Randolph, MIchael ou le mari de Rose et le curé, et les silences, silence sur Randolph, silences de Shaughnessy amoureux embarrassé de lui même, de Randolph dont on ne connait que la souffrance, de Ryan seul à connaitre sa propre honte, etc…; Et Michael, le double inversé de Randolph qui le rejoint dans le mutisme et la souffrance…. Très beau film au contraire et moderne me semble t-il dans sa conception pour un film des années 70…

  6. Un film tout simplement sublime, « pleins de défauts » ? je ne suis pas d’accord, c’est ces sois disant défauts qui en font un chef d’œuvre, et qui rendent toute la beauté, l’authenticité et l’originalité au scénario. « une histoire d’amourette qui ne parvient pas vraiment à nous émouvoir. », vous devez avoir un cœur de pierre, j’ai rarement vu plus émouvant, et je trouve que ça n’avait au contraire rien de « niais », chose étonnante compte tenu du personnage de Rosy Ryan et au contexte de guerre qui à fait naître bien des « amourettes » au cinéma. Enfin bon, pour ma part, il n’y a rien à redire sur ce film.

  7. Bonjour à tous, je suis heureuse de tomber sur ce blog (un peu par hasard) car j’ai regardé hier soir une partie de ce film envoutant et intrigant… et j’avoue que je suis un peu irritée de n’avoir pas vu la fin.
    Si une âme charitable pouvait me raconter la fin (j’imagine tragique) du film, ce serait très sympa… Je me suis arrêtée après la belle scène romantique et sensuelle de la forêt, lorsque les deux amants repartent et que le pauvre « Quasimodo » entend le trot des chevaux au dessus de sa tête.
    Merci d’avance !

  8. J’avais 23 ans lors de le sortie de ce film. J’étais impressionnée déjà par le jeu de « Michael », le malheureux du village. Quel acteur ce John Mills! C’est à lui que revint un oscar et il l’avait bien mérité.
    L’Irlande, je l’ai découverte bien plus tard, poussée par une curiosité liée vicéralement à ce film. David Lean a misé sur les paysages, sur la rude nature des ilrlandais exposée à nu pour pousser les gens à aller voir sur place. En tous cas, cela marche!

  9. Film superbe, émouvant et profond – un site exceptionnel, les falaises, les plages, la mer filmés par un David Lean inspiré, talentueux – une histoire intime, prévisible sur fond d’occupation anglaise avec des personnages incarnés par des acteurs en empathie avec leur rôle – impossible pour moi de l’imaginer sans la musique de Jarre, mais peut-être l’ai-je regardé trop souvent pour envisager un autre compositeur !

  10. Ce film m’a touché alors que je n’étais qu’une adolescente, la preuve 20 ans après je m’en souviens encore. Regardez le vous ne le regretterez pas.

  11. Le meilleur film de Lean.
    Comme pour le film Danse avec les loups, la longueur est ici un atout : elle contribue à l’aspect onirique du film, qui prend le temps de bien se poser, de déployer ses effets ( l’ennui de la jeune épouse, la langueur de sa relation avec l’officier, l’arrière plan historique et sociologique).
    Et cela contrairement au long et ennuyeux Jivago et au trop classique Kwaï…
    De plus, jamais l’Irlande n’a été aussi magnifiquement filmée : en cela le film constitue un véritable poème, une ode à la nature, et le choix de la musique (Classique et non Trad’) ne fait que renforcer cette impression : excellent choix !
    Un seul bémol : l’Anglais Lean ne peux s’empêcher de faire transpirer son racisme envers les Irlandais, ici parés de tous les défauts (bigots, méchants, sots, cruels, fiers seulement après l’apéro mais en fait le plus souvent lâches, haineux envers les gentils soldats britanniques – quant on sait ce qu’ils ont commis en Irlande, c’est de la pure mauvaise foi !!! -. Fidèle à la tradition anglaise, Lean aime l’Irlande, mais sans les Irlandais ! On a les même chez nous (villégiateurs plus ou moins permanents en Bretagne, Corse…).
    Malgré ce dernier aspect, il s’agit de l’un de mes films favoris (fan, certes, mais pas aveugle !).
    J’adore cette fresque magnifique et ces scènes toutes plus magnifiques les unes que les autres (la tempête, le rêve de Mitchum sur la plage, les différents personnages : le prêtre, l’idiot du village, le cocu magnifique, Ryan, le chef des nationalistes, les principaux notables du villages, la fille de Ryan… seul l’Officier britannique me parait un peu en dessous (dans le genre bellâtre, il fait un peu falot)
    Chef d’œuvre !

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