28 février 2006

Samsara (2001) de Nalin Pan

Samsara Elle :
Film époustouflant sur le plan visuel et musical. Magnifiques paysages de l’Inde, couleurs chatoyantes de tibétains sur fond de montagnes arides. Sur ce plan-là, Samsara est très réussi. Je n’en dirai pas autant du scénario que j’ai trouvé un peu trop simple. De plus, la lenteur des plans et la trop longue durée du film finissent par peser quelque peu et l’on finit par s’ennuyer ferme. Le film me fait penser à Himalaya qui avait un peu les mêmes défauts. C’est dommage.
Note : 1 étoile

Lui :
Les images sont plutôt belles mais il faudrait un scénario un peu plus étoffé. C’est terriblement lent et il a été bien difficile de rester éveillé.
Note : 1 étoile

Acteurs: Shawn Ku, Christy Chung
Voir la fiche du film et la filmographie de Nalin Pan sur le site IMDB.

6 réflexions sur « Samsara (2001) de Nalin Pan »

  1. Un moine baise une femme.

    si seulement Dalai Lamai aurait vu ce film afin de se mettre au lit avec cindy crawford

  2. Ces critiques me sidèrent. Elles témoignent de l’inexistance de votre ouverture d’esprit et de votre regard égocentré. L’amitié entre les peuples ne passera pas par vous ; et le renouveau du genre cinématographique non plus. De la même manière qu’il est idiot de porter un jugement de valeur sur une culture étrangère en l’envisageant relativement à la sienne propre, il est absurde d’appliquer des critères de jugement proprement occidentaux à cet autre cinéma qu’est le cinéma asiatique en général et indien en particulier. Le film vous parait trop lent, pas assez étoffé… oui mais par rapport à quoi ? par rapport à la plupart des films US et à certains films français qui changent de plan toutes les deux secondes. le statisme et l’épure sont des caractéristiques essentielles de l’esprit bouddhiste ; et la lenteur rythmique et l’épure dramaturgique dévaient inévitablement être de mise dans SAMSARA. Le film aurait perdu à être « plus rapide » ou « plus étoffé », mais il aurait probablement gagné en valeur à vos yeux, il aurait collé à vos attentes de spectateur occidental. Plus largement, Aristote n’est pas le bon référent ici.
    D’autre part, je me permets de pointer la qualité médiocre de votre critique qui reste purement formelle et superficielle : les paysages sont beaux… génial ! vive le cinéma. Le film est le récit d’un parcours, d’une initiation, qui mène le « héros » à faire un choix ontologique : vivre dans le monde social, ou vivre hors du monde social pour atteindre l’harmonie cosmique, en somme être un homme ou un bouddha. Le film est formidable aussi parce qu’il déconstruit l’unité des corps qui se dissolvent dans le monde (dans le montage du film). Le personnage se désincarne (re/regardez les scènes d’amour). La mise en scène est efficiente et le cadre n’est pas simplement soumis à une fonction représentative (lisez Deleuze, l’image-mouvement). Ce film est une véritable oeuvre cinématographique, et vous en faites un diaporama dont la vitesse de défilement est un peu trop lente à votre goût.
    Un conseil : libérez-vous de vos schémas intellectuels, sortez de votre petit univers parisen et allez voir le monde… Et surtout laissez le cinéma tranquille ; il n’a pas besoin de vous.

  3. Merci pour ce message qui montre que vous avez manifestement vu dans ce film des choses que n’avons pu voir.

    Je pense toutefois que votre message aurait eu plus de portée si vous l’aviez pas encombré de phrases inutilement agressives et blessantes… C’est dommage car vous aviez visiblement plus de choses à dire sur ce film que nous n’en avions. 🙂

  4. « Samsara » désigne la roue des réincarnations, la succession interminable des naissances et des morts. Le but du Bouddhisme est de parvenir à mettre fin à cette inéluctable redescente dans la matière. 
    Pan Nalin, qui a réussi l’exploit, grâce à son humilité, de tourner dans les magnifiques décors du Ladakh, à 5000 mètres d’altitude, nous livre une méditation lente, profondément empreinte d’humanité et de spiritualité, sur le déchirement intérieur d’un être placé à un carrefour crucial de son existence : devant lui deux voies se présentent : celle de la dévotion pure, qui implique, comme ce fut le cas pour le Bouddha, la séparation d’avec le monde objectif ; ou bien la descente dans ce monde et l’immersion dans l’univers des tentations avec le risque de s’y perdre. ( « Est-il préférable de satisfaire un millier de désirs, ou d’en dominer un seul ? »).
    A-t-on souvent eu l’occasion de se voir invité, avec autant de pudeur, de respect, d’authenticité, d’émotions à la fois bridées et poignantes, de dignité dans l’érotisme, de violence contenue, dans le tréfonds de l’âme humaine, au sein des angoisses métaphysiques qui font redouter tour à tour la frustration oppressante de l’isolement monastique et l’appel complaisant de la chair qui menace la personnalité de noyade? Tout cela placé dans un écrin magique, écrasant de beauté pure ? Les deux personnages principaux, remarquablement choisis, portent sur leur visage cette noblesse, cette élévation intérieure qui illumine l’ensemble de l’oeuvre.
    Il y a infiniment plus de grandeur spirituelle dans la scène finale, déchirante, où Pema évoque avec gravité la souffrance endurée par Yasodhara, épouse abandonnée par le Bouddha, que dans les deux heures ignoblement boursouflées de « La Passion du Christ » !
    Magnifique et inspirant… Le genre de film rare que l’on quitte dans un état de grâce intemporel, purifié et grandi.

  5. Les deux commentaires dithyrambiques ci-dessus sont finalement assez amusants. Le premier par son agressivité totalement déplacée et ses insultes tellement gratuites qu’elles en deviennent grotesques, le deuxième par ses formules ampoulées (en quoi serait-ce un « exploit » de tourner dans les magnifiques paysages du Ladakh, et plus risible encore, en quoi la clef de ce supposé exploit serait « l’humilité » du réalisateur ?).

    L’un et l’autre veulent voir dans le récit une magnification de la question que rencontre tout bouddhiste : vivre une vie d’humain, ou tendre vers la libération (du cycle des réincarnations) ?

    OK. Ce n’est pas faux, c’est ce que raconte ce film. Et la lenteur du récit n’est pas en soi un problème, c’est même un rythme que j’apprécie en général et que j’appréciais pendant la première moitié du film (avant de me rendre compte peu à peu de sa vacuité).

    Mais il y a un paquet de « mais ».

    D’abord, cette question existentielle se situe tellement en amont de tout engagement dans le bouddhisme qu’elle en est triviale. C’est tellement le B-A-BA préalable à la foi bouddhiste, qu’un moine qui en est encore à se la poser a vraiment du souci à se faire. Cette alternative n’est pas réellement déchirante : celui qui n’a pas la foi bouddhiste n’a aucune raison de s’emmerder à renoncer aux sensations de la vie humaine, quelqu’un qui a cette foi n’a aucune question supplémentaire à se poser et ne transige pas.

    Alors bon, admettons, ce film raconte comment un moine « par obligation » (placé dans le monastère tout enfant) remet en cause sa foi, puis retrouve ensuite plus authentiquement cette foi. Bon, c’est vrai, ça fait une histoire. Mais rien de particulièrement grandiose ni profond en soi. Si les deux hagiographes de ce films sont si ébahis par un tel synopsis, ils doivent avoir bien peu de culture religieuse, cinématographique, romanesque et anthropologique. C’est un vrai fil scénaristique qui se tient, oui, mais il est banal, battu et rebattu… et ne peut être réussi que si le scénario autour donne de l’épaisseur à ce questionnement. Et je suis d’accord avec « Elle » et « Lui » : ici, à part cet éveil sensoriel d’un adolescent mis de force dans un monastère, puis une épiphanie tardive qui le fait revenir à la foi (synopsis banal), rien. Même cette épiphanie bouddhiste nous est assénée comme si elle était tombée du ciel, elle n’est pas mise en scène sur le plan du récit, ce qui est le comble pour un film !

    Un autre « mais » de taille, c’est la réduction de la vie sensorielle au seul sexe. C’est d’une tristesse scénaristique ! Il y a mille plaisirs de la vie, qui peuvent justifier les doutes de l’adolescent ou, au minimum, qu’il aurait pu découvrir après avoir quitté le monastère. Mais non. Ici, la seule sensation mise en scène est le sexe. Point. Que ce soit le fait déclencheur, au départ, OK. Mais le (long) épisode de l’adultère est très malaisant sur ce plan : puisque c’est la seule « anecdote de vie » que le cinéaste trouve utile de partager avec le spectateur pour résumer la nouvelle vie de l’ex-moine devenu époux, cela donne l’impression que ce cinéaste est un tantinet obsédé sexuel. Il n’y aurait que ça à raconter ? Tout le film ne raconte en fait que ça : un moine qui veut du sexe, qui change de vie, qui a du sexe, puis une fois repu retourne au monastère. Je caricature, mais le fait que les deux seuls « épisodes » développés dans le récits ne concernent que le sexe est très douteux. Et ça invalide les belles envolées des deux adorateurs du film : réduire un questionnement spirituel à des pulsions sexuelles, c’est sordide et ça n’exalte pas du tout ledit questionnement spirituel.

    Restent de belles images, oui, et contrairement à ce qu’ironisent les deux admirateurs de Samsara, c’est normal de le souligner car c’est le cœur du cinéma. Le cinéma est, par définition, un art basé sur l’image, et donc il était normal de souligner que le film propose de très belles images.

    Et reste, c’est vrai, une très belle scène, soulignée par « sellier » : celle où l’épouse de l’ex-moine-qui-décide-de-la-plaquer-pour-redevenir-définitivement-moine lui crie son désespoir d’être considérée comme un partenaire qu’on prend puis qu’on jette, et affirme qu’il y a plus de grandeur et de hauteur dans la vie de l’épouse abandonnée de Bouddha que dans celle de Bouddha lui-même. Là, il y a d’une part une vraie réflexion religieuse et spirituelle, d’autre part une prise de conscience féministe (et du machisme assez profond du bouddhisme), et enfin une vraie intensité émotionnelle, un moment bouleversant.

    C’est une très belle scène, qui avait un peu « sauvé » le film pour moi quand je l’ai vu. Mais c’est bien peu, hélas.

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