15 février 2006

La Chute du Faucon Noir (2001) de Ridley Scott

Titre original : « Black Hawk Down »

La Chute du Faucon noir Elle :
(pas vu)

Lui :
Ridley Scott fait de la guerre un grand spectacle, multipliant les plans purement graphiques, semblant vouloir retrouver la flamboyance d’un Apocalypse Now. Le scénario est basé sur des faits historiques de la guerre en Somalie, mais le propos paraît beaucoup trop manichéen pour que l’on y croit une seule seconde, et l’on assiste plutôt à un genre de jeu vidéo où des hordes de vilains méchants déferlent sans arrêt sur un petit nombre de courageux gentils.
Note : 1 étoile

Acteurs: Josh Hartnett, Ewan McGregor, Jason Isaacs, Tom Sizemore, William Fichtner
Voir la fiche du film et la filmographie de Ridley Scott sur le site IMDB.

Voir les autres films de Ridley Scott chroniqués sur ce blog…

11 réflexions sur « La Chute du Faucon Noir (2001) de Ridley Scott »

  1. Le film donne selon moi à voir les ravages de la guerre. Dans mon souvenir, à la fin, il indique le nombre de morts, de chaque coté. Et là, ce qu’on voit, c’est qu’il y a un nombre très très supérieur de morts chez les « non américains ». Quant on rapporte ça à ce qu’ont « enduré » les soldats américains, on devrait, par « empathie », s’imaginer ce qu’ont enduré les « autres ». Bref, ce film, comme tout les films de Ridley Scott, parle d’après moi de ce qui fait qu’on est humain, y compris dans les difficultés de communications, y compris dans le pire que ces difficultés engendre, y compris dans la guerre donc. Et s’il montre le point de vue « américain », c’est je pense par pragmatisme, pas par idéologie, pour peut-être susciter une catharsis, un éveil, qui aiderait à éviter le pire. C’est ma façon de comprendre sa démarche, mais d’aucun diront peut-être que je fais de l’angélisme 😉

  2. Merci pour cette analyse.
    C’est un angle de vue intéressant qui peut nous amener à porter un regard tout autre sur ce film.
    Sans doute suis-je resté un peu trop au premier degré…

  3. J’avais pas accroché des masses pour ma part..disons que j’avais bien aimé mais sans plus,quoi.J’aimerais bien me le remater tiens 😉

  4. Un film magnifique, en terme d’images et de mise en scène, qui reflète probablement ce qu’a été ce fiasco historique. C’est une sorte de documentaire dont on sort éreinté.
    Quant au propos « beaucoup trop manichéen », Ridley Scott ne le tient pas: il le rapporte. C’est un fait, même si l’administration américaine tente vainement de démontrer le contraire…

  5. Bon..

    Déjà, j’ignore si quelqu’un parmi vous est dejà allé en afrique de l’est, notamment en somalie, ou ethiopie..
    Un truc tout bête : les somaliens (non américains donc), n’ont strictement rien à voir avec le physique présenté dans le film, ils n’ont pas les cheveux crépus, n’ont pas le type « négroïde » ( nez épaté)..
    Ce film non seulement d’être choquant : ces pauvres américains qui se retrouvent en mission et qui se font agressé par les « non américains », c méchants noirs tout ça tout ça..

    Ce que je veux dire, c qu’hormis la reconstitution (ratée) de cet evenement, R. Scott aurait pu prendre la peine de trouver des natifs ou y ressemblant. Car les phénotypes sont tres differents d’une partie à l’autre du continent africain… Mais bon, un noir c’est un noir… ils sont tous pareils?
    voilà c tout ce que je voulais dire

  6. j’ai les dvd de ce film, sur ces dvd on peut regarder le film avec les commentaire de soldats et de gradés qui etaient sur place.
    il rentrent tres bien dans les details et expliquent ce qui a ete rajouté pour le film et ce qui est réel dans ce film

  7. Pour moi Ridley Scott livre la une des critiques les plus violentes de la politique americaine. Deja il faut se dire que ce film a ete realise par un americain (d’adoption) et en premier lieu pour un public americain, par pour les europeens ou les somaliens… Le but de ce film est a mon sens de montrer l’horreur de la guerre bien evidemment, mais aussi la facon dont les Etats-Unis preparent et envoient ses « boys » dans des guerres d’ingerence un peu partout autour du monde, et de ce fait denoncer la politique etrangere interventionniste des EU. Pour prendre le cas particulier de la Somalie: ce pays est dans une anarchie de fait depuis plusieurs annees et les ricains decident d’y aller faire le menage, sans connaitre le contexte et en etant sur de leur force. Resultat: ils s’en prennent plein la gueule. Les images des helicopteres « black hawk » abattus ont fait le tour du monde et la une de tous les journaux tv. Ca a ete un vrai traumatisme pour les americains, et un motif de gloire infinie en leur pays pour les sinon petits chefs de guerre somalis. Pour connaitre un peu le sujet, le film reconstitue tres bien le fait que une fois les helicos a terre, les soldats americains sont condamnes car ils se retrouvent au milieu d’une fourmiliere ou tout le monde est arme et foncierement anti-americain.

    Pour ceux qui ont apparemment deja ete en Somalie: vous devez donc savoir qu’a votre arrivee a l’aeroport, on vous demande votre nom, prenom, et… le type d’arme a feu que vous portez! Il faut donc arreter deux secondes avec les commentaires du genre « ce film est plein de cliches ».

    Enfin, je suis encore etonne que l’on puisse prendre ce film au premier degre, quand on sait que le meme realisateur nous a livre Alien, Blade Runner, ou encore Thelma et Louise.

  8. @Desman : je n’ai pas vu le film, mais je retrouve dans votre critique des avis lus à l’époque de sa sortie et qui pose une problématique assez intéressante du cinéma : le film peut donc avoir une double lecture, celle, critique, que vous soulevez, mais une beaucoup plus premier degré, en empathie avec les « boys » et leurs difficultés, attitude qui a probablement été celle de 99,8% des spectateurs à qui le film est destiné. Reste à savoir dans quelle mesure cette première démarche critique était voulue.

    Sur le même sujet, on peut préférer « Spy Game », du petit frère Tony, qui, en plus d’une remarquable qualité de construction cinématographique, était une attaque en règle contre la politique interventionniste des USA des 20 précédentes années, claire et d’une rare virulence à Hollywood, renouant avec l’attitude critique qui semblait avoir disparu depuis les années 70 ; et surtout l’ambiguïté cultivée et pernicieuse de Verhoeven dans « Starship troopers », où la facile projection sur les héros entraine le spectateur à avaliser des comportements dérangeants.

  9. @fourvin: Merci de mentionner Starship Troopers. La comparaison peut etre utile quand on se souvient que Verhoeven a ete traite de facho a la sortie du film. Preuve que memes des critiques reconnus ne comprennent rien a rien parfois. Personnellement je pense que tous les films ont plusieurs niveaux de lecture, le jeu consistant a savoir ou placer notre curseur pour comprendre ce que le realisateur a voulu transmettre.
    Je me repete mais encore une fois comment peut-on croire que « faucon noir » raconte l’histoire d’un gouvernement americain humaniste (oxymore!?) qui envoit ses gentils soldats delivrer le monde et se faire tuer par de mechants africains? Avant de donner son opinion et donc de juger un film, la moindre des choses est de se renseigner sur le contexte. Imagine t-on lire du Boris Vian et dire c’est de la merde sans connaitre rien du personnage et de son epoque? Mais il semble malheureusement que le desir du tout « pret a consommer sans reflechir » caracterise notre epoque.

    En revanche, et pour en revenir a la critique de « Lui » je suis d’accord a propos de l’esthetique « jeu video » des scenes de combat. Chacun a le droit d’aimer ou pas…
    Je reconnais aussi que le scenario est un peu mince. Mais ceci n’enleve en rien a mes yeux les immenses merites d’un tel film dans une Amerique « bushiste » jusqu’au bout des ongles.

  10. A noter que la B.O du film contient un magnifique morceau de Denez Prigent, « Gortoz a ran », intégralement en langue bretonne, et qui en est le thème principal, également emprunté par Olivier Dahan dans Les seigneurs (2012).

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