23 octobre 2005

Mondovino (2004) de Jonathan Nossiter

MondovinoElle :
Une bonne surprise pour ce film documentaire qui a le mérite de ne pas laisser indifférent face aux problèmes du monde du vin et face à la mondialisation rampante. Images sans fard, interviews laissant place à l’improvisation, ralentis, accélérés, zooms hilarants et satiriques sur des acteurs de second plan comme les chiens des gens visités ou les employés des domaines. C’est avec une caméra un peu cahotante et donc bourrée d’humour que Jonathan Nossiter confronte les points de vue opposés des partisans de la mondialisation du goût et des vignerons défenseurs d’une histoire, d’une tradition viticole.

Mondovino cherche à mettre en évidence la volonté des Mondavi, Michel Rolland et Robert Parker d’imposer des vins formatés, au goût boisé pour plaire au plus grand nombre. Il s’attache à montrer que la distribution du vin est contrôlée par des multinationales qui tente d’imposer leur emprise sur toute la planète pour gagner le plus d’argent possible. Le réalisateur n’est pas neutre et prend le parti de dénoncer cette mondialisation d’où certainement un montage un peu manichéen notamment vis-à-vis de l’œnologue Michel Rolland. Mais, il a le mérite de faire réfléchir sur les conséquences perverses de cette globalisation qui enrichit les grands trusts et nivelle les différences d’identité, de culture et de terroir sans que les peuples puissent vivre décemment du fruit de leur labeur.
Note : 4 étoiles

Mondovino Lui :
Mondovino a fait l’effet d’une véritable bombe dans le monde du vin (professionnel et amateur). Ce n’est pas à franchement parler un film documentaire, Mondovino est un film porteur d’idées et d’interrogations au sujet des risques d’uniformisation des vins (plutôt à un haut niveau, d’ailleurs, puisque le prix des vins dont il est question se situe entre 30 et 200 euros). Jonathan Nossiter fait passer ses idées, non sans parti pris et on peut lui reprocher une certaine simplification, dans le but d’offrir une vision assez manichéenne, style David contre Goliath. En ce sens, Mondovino fait penser aux films de Michael Moore. Le tour de force de Nossiter est qu’il parvient à mettre ses interlocuteurs tellement en confiance qu’ils finissent par lâcher des paroles caricaturales. Certaines scènes sont surréalistes.

Sur la forme, Nossiter montre un style certain. Il s’attarde sur des détails de chaque scène, les chiens, un robot nettoyeur de piscine. Il y a beaucoup d’humour dans Mondovino. Les mouvements de caméra sont vifs et souvent brutaux, le style surprend au départ (surtout que je suis assez allergique à la caméra à l’épaule…) mais Nossiter parvient tout de même à un résultat tout en douceur.

A noter, que quelques mois après la sortie de Mondovino, la Mondavi Corporation a été absorbée par une société encore plus grosse qu’elle… la famille Mondavi ayant du se plier à la volonté de ses propres actionnaires. Brrrr…
Note : 4 étoiles

Voir une analyse plus « vinesque » de Mondovino sur le site Château Loisel.
Voir aussi une intéressante analyse cinématographique sur le site romanduvin.ch
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonathan Nossiter sur le site imdb.com.

Mondovino la sérieUn coffret de 4 DVD est sorti fin 2006 : Mondovino, la série.

Il s’agit d’un montage différent des nombreuses heures que Jonathan Nossiter a tournées en vidéo pour en faire 10 documentaires de 55 minutes.

Lire la présentation de Mondovino, la série sur le site Château Loisel.

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