4 mai 2005

Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) de Kim Ki-duk

Titre original : « Bom yeoreum gaeul gyeoul geurigo bom »

Printemps, été, automne, hiver... et printemps Elle :
Voici un film coréen d’une grande poésie et d’une étonnante beauté. Les cinq saisons du titre correspondent aux cinq étapes de la vie d’un moine vivant à l’écart du monde dans une drôle de maison qui flotte sur un lac entouré de montagnes boisées. Il vit là en compagnie de son vieux maître à penser. Kim Ki-duk filme la cruauté de l’enfance, le premier éblouissement amoureux, la colère de l’adulte trompé, les réprimandes plus ou moins sévères du vieux sage. Avec peu de dialogues, il parvient à exprimer les sentiments et émotions qui habitent ces personnages. Il filme en gros plan leurs animaux familiers (chat, poisson, coq, tortue, poisson), Il fait tout un travail autour du thème de l’eau, alterne son récit de sons de la forêt et d’une musique délicate. Les images sont insolites et envoûtantes telles cette maison qui donne l’impression de flotter au-dessus de l’eau, ce paysage magnifique qui évolue au cours des saisons, cette barque qui dérive, cette brume qui enveloppe les scènes. Printemps, été, automne, hiver… une atmosphère très zen et paisible pour retrouver la sérénité.
Note : 5 étoiles

Lui :
Le réalisateur coréen Kim Ki-duk nous propose ici de partager 5 moments importants de la vie du disciple d’un religieux bouddhiste, dans un mini temple perdu, hors du monde et du temps. C’est justement sa confrontation avec le monde extérieur qui sera délicate, voire douloureuse et il devra dominer et dompter ses sentiments. Malgré le sujet traité, le film ne semble aucunement lent, le réalisateur parvenant à nous immerger totalement dans ce monde de simplicité et de dénuement, nous faisant partager l’émotion ressentie à la contemplation de cette nature qui les entoure. Les images de Printemps, été, automne, hiver sont souvent magnifiques et même surprenantes. Un film empreint de calme et qui apporte un certain regard sur quelques sentiments simples.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kim Ki-duk, Oh Yeong-su, Seo Jae-kyeong, Ha Yeo-jin
Voir la fiche complète du film et la filmographie de Kim Ki-duk

Voir les autres films de Kim Ki-duk chroniqués sur ce blog…

8 réflexions sur « Printemps, été, automne, hiver… et printemps (2003) de Kim Ki-duk »

  1. Il existe un autre film qui est passé il y a quelques semaines, également de Kim Ki Duc et qui se passe sur un lac: l’île.
    A voir

  2. Merci à Yann et BDA pour ces renseignements. (J’ai bien peur d’avoir laissé passer « L’île »…)

  3. A quand une critique sur Dolls de Takeshi Kitano le plus beau film que je n’ai encore jamais vu:?? Apres citizen Kane biensur!

  4. Existe t-il de films plus touchants ? Je me le demande. Ce film est un bijou, une merveille, comme un tableau mouvant avec ses images qui défilent sous des yeux émerveillés.
    La force de ce film, ce sont les thèmes (vériés) qu’il aborde : vie/mort, achèvement/renouvellement, jeunesse/vieillesse, temps/espace, raison et sagesse/passion et pulsions (symboles eau/feu), jouissance/souffrance, amour/haine, ou encore les symboliques sacrées (les symboles du sacré opposés à ceux du profane), animales (le serpent, la grenouille, le poisson, le chat…), de la nature (mouvante, à la fois fragile et cruelle)… Il y a des scènes magnifiques, surtout celle où le vieillard décide de rejoindre l’autre monde. Les symboles ne manquent pas : la barque (utilisée par Charon, le passeur des enfers, au moment du passage des âmes du monde terrestre à l’autre-monde), les orifices (yeux, bouches, oreilles) obstrués par un papier avec ce caractère fort : fermeture (représente les deux battants d’une porte fermée), la barque qui s’enflamme (le feu a une fonction expiatoire : cf. les bûchers, et il permet de faire disparaître toute trace, ainsi redeviend poussière ce qui fut poussière = pour le sage, c’est le signe de son humilité, qu’il est être vivant parmi les êtres vivants dans la nature), puis la barque qui sombre dans le lac (sur la thématique du renouvellement et de la renaissance, le corps mort retourne là où il surgi un jour : dans le liquide, symbole de vie : cf. Dune de David Lynch et « l’eau de la vie »), la barque qui s’emprisonne dans la glace (souvenir figé à jamais dans la temporalité, la nature conserve en son sein ce qu’elle a engendré). Puis le jeune garçon devient vieillard… et un autre enfant prend sa place. Ainsi va le cylce de la vie, du renouvellement perpétuel des choses, de l’arbre qui perd ses feuilles en automne et qui renaissent au printemps… Printemps, été, automne, hiver… et printemps. Le printemps, c’es le renouveau : l’enfant qui arrive. L’été, la passion : les corps qui fusionnent pour que la vie renaissent un jour. L’automne, la décadence, la chute : la déchéance de l’homme qui s’amorce. L’hiver, la mort ou l’errance : la fleur se fâne, la vie se meurt et se cristalise pour laisser place au renouveau. Le sage décide de s’éteindre parce que son expérience l’oblige a s’effacer devant le souffle nouveau du vent. Seul l’homme accompli est acapable d’accepter sa finitude avec tant de détermination. Belle image, touchante, émouvante, sujet existentiel… éternel.

  5. Je viens à l’instant de voir ce film.

    Comme on est loin de la poésie, hélas. Ennui, sentiments simplets (et non simples), images outrageusement léchées (toujours quelques feuilles rougeoyantes dans un coin du cadre) musique omniprésente pour combler le vide de ce film creux et prétentieux…

    Quelle déception !

    Valéry.

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