24 novembre 2004

La mariée était en noir (1968) de François Truffaut

Mariée était en noirElle :
Adapté du roman de William Irish, ce polar s’articule autour de Jeanne Moreau qui incarne une femme devenue veuve le jour de son mariage par la faute de cinq hommes. Elle souhaite se venger à tout prix, recherche ces hommes et les tue dans des conditions extravagantes. Truffaut s’entoure de grands acteurs comme Claude Rich, Michel Lonsdale, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet. Le personnage du peintre amateur de femmes interprété par Charles Denner apporte de la légèreté et de la fantaisie à l’ensemble. L’ambiance est pesante, semblable à la détermination implacable de cette femme détruite par son amour perdu.
Note : 4 étoiles

Lui :
Souvent classé parmi les plus mauvais Truffaut, ce film n’est pourtant pas dénué de qualités. Tout d’abord, le scénario en lui-même (signé William Irish) est à classer parmi les meilleurs romans policiers ; ensuite François Truffaut parvient à créer un personnage assez énigmatique, presque envoûtant même, autour de Jeanne Moreau. En revanche, il faut reconnaître que la construction est un peu « collier de perles » et les personnages masculins n’ont pas le temps d’être développés correctement, mis à part celui interprété par Charles Denner. Mais au final, La Mariée était en Noir reste intéressant à regarder.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Jeanne Moreau, Charles Denner, Michel Bouquet, Jean-Claude Brialy, Claude Rich, Michael Lonsdale
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

Voir les autres films de François Truffaut chroniqués sur ce blog…

6 réflexions sur « La mariée était en noir (1968) de François Truffaut »

  1. Un film que j’ai vu il y a tellement longtemps que je ne m’en souviens plus.
    Mais ça ne peut être que bon à mon avis car j’apprécie beaucoup Truffaut et Denner. 🙂

  2. On sait tout du film, des acteurs, de Truffaut etc…
    Ce qui fait également la beauté du film ce sont les peintures réalisées autour de Jeanne Moreau, dont on ne parle jamais et dont on ignore le nom de l’auteur qui n’est jamais cité dans les commentaires que j’ai parcourus sur le net ! Serait ce Pascalini ?
    Avec mes remerciements
    B. Londinsky

  3. Les cinq victimes sont prétextes à la description proprement picturale du cadre et des circonstances de leur exécution. D’où le temps accordé au personnage du peintre, Fergus, qui devient aussi réalisateur du film. D’où aussi la logique du dernier meurtre – celui qu’on ne verra pas.
    Trop peu cinéphile pour jauger ce film par rapport à l’ensemble des oeuvres réalisées par Truffaut (pas trop envie, non plus, d’accorder des « bons points »), j’ai en tout cas été ébloui. Allez, tant pis si cela paraît grotesque, je vous livre l’analogie comme elle m’est venue à l’esprit: un film « fauviste ».

  4. Réponse à B. Londinsky, avec l’espoir qu’il me lira. Les toiles du peintre joué par Charles Denner, ont été réalisées par Charles Matton, décédé le 19 novembre 2008 à l’âge de 77 ans.

  5. Séries noires et nuits blanches pour 2 films blêmes : La Mariée (68) et La Sirène (69) se suivent formant la période de la Hitchcock’ touch. Pas étonnant à cela, Alfred est un de ses pères et il vient de passer de longs moments d’entretiens avec lui qui formeront la matière d’un ouvrage de référence et premier du genre nommé le Hitchbook. Ces deux films noirs adaptés de William Irish dans un esprit français sont pour Truffaut l’occasion d’offrir un cadeau à deux femmes qu’il aime successivement Jeanne M. et Catherine D. (Jeanne qui du reste s’appelle Catherine dans Jules et Jim). Bien avant « Kill Bill », la Mariée est le film de la vengeance d’une femme,par amour d’un défunt, vengeance froide qu’elle accomplit tel un sphynx. Le jour de son mariage avec l’homme qu’elle aime depuis l’enfance, celui-ci est tué accidentellement au sortir de l’église, l’union ne sera pas consommée, et Julie Kohler (entendez « colère ») n’a de cesse, telle une Némésis, d’éliminer un à un les 5 meurtriers accidentels. (Comme Hitchcock, Truffaut nous dévoile le pourquoi du comment non à la fin mais en cours de route). A chacun des cinq épisodes, Julie ne fait qu’apparaitre et disparaitre (toujours en noir et en blanc) sans explication jusqu’à un dernier long plan séquence final où tout est accompli dans le hors champ. car ce qui est intéressant, comme dans Kill Bill plus tard, c’est la façon dont elle les tue et dont Truffaut les filme, poison distillé dans une liqueur du bout du monde qui lui permet une danse de mort comme Salomé (Michel Bouquet), chute d’une terrasse dont ne subsiste qu’un voile blanc qui vole au vent léger (Claude Rich), asphyxie jusqu’à l’écran noir dans un jeu de cache-cache (Michel Lonsdale), la flèche de Diane chasseresse posant dans l’atelier du peintre – un accident du travail – (Charles Denner) jusqu’au coup de couteau final (Daniel Boulanger). Nul doute que le film aurait été meilleur en noir et blanc et sans doute aussi avec un peu moins d’explications. Bon, je m’en vais écrire quelques mots sur la fiche de la Sirène…

  6. Juste une phrase : Hommage à Jeanne Moreau qui nous a quitté en ce mois d’août, ainsi qu’à Claude Rich disparu peu avant et qui sont tous deux réunis ici dans un duo…mortel

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